Fayçal Derbel, membre de la Commission Finances de l’ARP, et ancien conseiller du Chef du Gouvernement participait jeudi à une conférence organisée par le Club Finance de l’ATUGE. Et ce, pour débattre de la loi de relance de l’économie.
Ainsi, Fayçal Derbel présentait brièvement la situation actuelle du pays. D’abord, le déficit budgétaire à fin juillet est de plus de cinq milliards de dinars. Alors que les prévisions tablaient sur 3,8 milliards pour toute l’année. Ensuite, la Covid-19 a creusé une situation déjà tendue. Que la baisse de production de phosphate, de pétrole et gaz et celle de la production industrielle accentuent. Il est donc probable qu’on finisse l’année avec un déficit budgétaire à deux chiffres. Sachant que le budget n’est toujours pas bouclé; sans parler de l’impact du verdict de l’affaire BFT.
Vu l’ampleur de la crise, M. Derbel affirme que la loi de relance de l’économie ne permettra pas la relance escomptée. Elle devra être, selon lui, enrichie par un grand nombre de propositions. Lesquelles devront être soumises à l’ARP par les différentes institutions et corporations reçues par la Commission finances ces dernières semaines (plus de 250 propositions reçues).
Le pays a besoin de mesures immédiates
En outre, il rappelle que les principales mesures de ce texte sont: l’amnistie de change; le décashing; et la baisse de la pression fiscale. Il s’agit aussi d’uniformiser le taux de l’IS à 13,5% ou 15% (sauf les secteurs imposés à 35%). De même que baisser partiellement la TVA sur l’immobilier.
Dans ce contexte, Fayçal Derbel souligne que l’amnistie de change est urgente et indispensable. « Elle se fera concomitamment avec une évolution du code des changes. De manière à permettre aux résidents en Tunisie d’ouvrir des comptes en devises en Tunisie ».
« A partir de mi-2021, la convention d’échange d’informations entre 162 pays dans le monde se fera automatique et non plus sur demande. Nous savons par exemple que rien qu’en France, il y a 24.000 comptes bancaires détenus par des résidents en Tunisie. L’exemple marocain est instructif ils attendaient 3 milliards de dollars suite à l’amnistie de 2017, ils en ont récolté le double! », a-t-il ajouté.
Au final, Fayçal Derbel déclare que: « Nous n’avons pas attendu la loi de finances 2021 pour gagner du temps. Car la loi de finances ne sera votée que le 10 décembre. Et le pays a besoin de mesures immédiates. »