Le comité de pilotage des projets de réaménagement et la mise en valeur du musée de Carthage et des zones environnantes ainsi que la rénovation d’anciens bâtiments en Tunisie a tenu, mardi, sa première réunion au siège du ministère des Affaires culturelles.
Ces projets, dédiés au patrimoine culturel, s’insèrent dans le cadre du programme « Tounes Wejhetouna ». Ce projet bénéficie du financement de l’Union Européenne. Il comporte plusieurs autres secteurs. Tounes Wejhetouna se présente comme un large programme qui ambitionne de «diversifier l’offre touristique tunisienne ». Et ce, à travers la création des synergies entre les secteurs du tourisme, de l’artisanat, des produits du terroir et du patrimoine culturel.
Une coordination entre la partie tunisienne et européenne
Walid Zidi, ministre des Affaires culturelles, a présidé cette première réunion. Et ce, en présence de représentants de l’UE en Tunisie et de la société « Expertise France ». Cette dernière assure la coordination entre la partie tunisienne et européenne dans le cadre du projet Tounes Wejhetouna.
Le ministre a pris connaissance des grandes caractéristiques de ces projets. A cet effet, il a réaffirmé l’engagement de son département dans les programmes qui visent à valoriser l’histoire tunisienne et l’héritage des civilisations successives. Le comité de pilotage de ces projets de réaménagement compote en effet des représentants du ministère des Affaires culturelles.
Un effort collectif
Il réunit également des représentants de plusieurs ministères. Parmi les ministères figurent ceux de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire, du Tourisme et de l’Artisanat et de l’Intérieur. Ainsi que le gouvernorat de Tunis et la municipalité de Carthage qui abrite le Musée et le site de Carthage.
Et comme ce projet vise la rénovation d’anciens édifices qui présentent un cachet architectural qui remonte loin dans l’histoire du pays, le comité devra être renforcé par de nouveaux membres qui représentent d’autres municipalités à travers la République, a annoncé le ministère des Affaires culturelles.
Le patrimoine culturel est l’un des trois grands axes thématiques de Tounes Wejhetouna qui constitue un large programme d’appui à la diversification du tourisme, au développement de l’artisanat et à la valorisation du patrimoine culturel tunisien.
Un projet qui s’étale sur six ans
Selon le site de la commission de l’UE en Tunisie, Tounes Wejhetouna s’étalera sur 6 ans et bénéficie d’un budget global de 51 millions d’euros avec une contribution de l’UE de 45 millions d’euros. Une centrale d’expertise est chargée du pilotage et de la coordination globale de ce programme ainsi que les ministères et les opérateurs publics concernés.
Quatre axes d’intervention sont identifiés pour le volet de la valorisation du patrimoine culturel dans l’offre touristique. Pour les projets intégrés aux édifices rénovés, l’appui aux porteurs de projets sera accordé. Il est surtout question d’accorder un intérêt particulier à la mise en valeur du Musée de Carthage (gestion, accueil des visiteurs, muséographie, scénographie) et la mise en place d’un centre d’interprétation valorisant les richesses du site de Carthage auprès du public.
Le rôle d’Expertise France
L’agence publique française «Expertise France» a mis en oeuvre ce projet. Pour rappel, cette agence est active dans la réalisation des projets. Il s’agit des «projets qui renforcent durablement les politiques publiques dans les pays en développement et émergents».
Expertise France a mis en oeuvre le projet Patrimoine. Et ce, en partenariat avec le ministère français de la Culture. Il bénéficiera au ministère des Affaires culturelles (MAC) et au ministère des Affaires locales et de l’Environnement (MALE).
Le site de l’agence Expertise France présente les composantes du projet d’appui à la valorisation du patrimoine culturel tunisien. Il vise à contribuer à la conservation et à la mise en valeur de sites culturels remarquables. Et ce afin de diversifier les attraits touristiques de la Tunisie.
Ce projet a démarré en septembre 2019. Il bénéficie d’un budget de 16,4 M€ et s’étalera sur 60 mois. Lit-on sur le site de l’agence. Il se divise en deux composantes principales, l’appui à l’appropriation, la préservation et la valorisation du patrimoine bâti tunisien. Ainsi que l’appui à la modernisation du Musée de Carthage et à la valorisation de son environnement.
Une approche méthodologique
En effet, l’approche méthodologique du projet accordera une attention particulière à l’appropriation des processus par les autorités tunisiennes. Il s’agit de la définition des critères de sélection des sites à restaurer, processus d’appels d’offres, suivi des travaux, etc.
Pour la mise en œuvre du projet, Expertise France s’appuiera sur une équipe-projet basée à Tunis. Cette équipe alliera compétences techniques (architectes, archéologues, muséographes, programmistes, etc.), opérationnelles (coordonnateur/trice de projet), logistiques, administratives et financières (cellule d’appui).
Selon Expertise France, les résultats attendus sont la réhabilitation de plus de 15 bâtiments remarquables. Ces bâtiments seront reconvertis et restaurés à travers le territoire tunisien, notamment dans les centres anciens.
Accompagnement des porteurs de projets sélectionnés
L’accompagnement des porteurs de projets sélectionnés pour l’occupation des bâtiments réhabilités sera axé sur la formation des acteurs concourant à l’inventaire, la réhabilitation et la conservation du patrimoine (dans les collectivités locales notamment), la rénovation du Musée de Carthage et son environnement immédiat (dont la Place de l’Unesco), ainsi que sur la création d’un centre d’interprétation valorisant les richesses du site de Carthage auprès du public.
Outre le rôle des autorités tunisiennes (MAC et MALE) dans la conduite du projet, Expertise France compte sur l’implication de la société civile. Le projet associera étroitement la société civile à la mise en œuvre.
L’implication d’associations, ONG et entrepreneurs aura lieu à travers l’accompagnement des porteurs de projets pour la reconversion des sites patrimoniaux et par le biais de la valorisation d’initiatives innovantes (portées par des start-ups notamment) dans le champ culturel et patrimonial.
Avec TAP