La Banque pour la reconstruction et le développement – BERD révise à la baisse ses prévisions pour les économies émergentes, où elle investit.
De ce fait, la BERD prévoit à présent une contraction générale de 3,9% dans l’ensemble de ces économies cette année. Et un retour à une croissance de 3,6% l’an prochain.
Alors que les prévisions précédentes publiées en mai projetaient un recul en 2020 de 3,5%; et une reprise plus forte de 4,8% en 2021.
Pour le cas de la Tunisie, la croissance économique devrait être à la hauteur de -8% en 2020. Et ce, avant un retour à une croissance de 4% en 2021. C’est ce qui ressort du rapport des prévisions économiques de la BERD.
De son côté, Beata Javorcik, Directrice des Affaires économiques de la BERD, souligne: « La production dans les régions de la BERD a enregistré une forte contraction au deuxième trimestre de 2020. Soit environ 8,2% d’une année sur l’autre. »
Et de poursuivre: « Dans bon nombre d’économies, la contraction a été supérieure à celle constatée lors de la crise financière mondiale. La rapidité de la reprise devrait être comparable à ce qui a pu être constaté à la suite de cette crise. Avec un retour aux niveaux de PIB antérieurs à la pandémie vers la fin de 2021. »
En outre, rappelons que la BERD investit dans des économies émergentes en Europe centrale et orientale. Mais également en Asie centrale, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Essentiellement pour promouvoir le secteur privé et encourager un développement durable et inclusif.
Néanmoins, la dernière série de prévisions réalisées par la Banque est sujette à un haut degré d’incertitude. Et elle dépend, dans une certaine mesure, de la précision des estimations précoces de croissance effectuées au premier semestre de 2020.
Ces prévisions sont en outre sujettes à une éventuelle décision des gouvernements de revenir au confinement. Ou à la réaction des populations à une persistance du virus, peut-être en s’imposant de leur propre initiative une distanciation sociale.
De plus, selon le nouveau rapport, certains secteurs, comme le tourisme, risquent de subir des dommages à long terme. Tandis que d’autres, comme le commerce de détail en ligne, pourraient bénéficier d’une montée en puissance du numérique.
L’impact de la Covid-19
Par ailleurs, le rapport souligne que 73% des personnes interrogées dans les régions de la BERD ont déclaré être personnellement affectées par la crise de la Covid-19. Contre seulement 41% dans les pays européens avancés. Où les mesures de relance ont été habituellement plus importantes. Puisque cela revient en partie aux pertes d’emploi, et en particulier à la fermeture d’entreprises. Celles-ci sont les plus répandues pendant la crise financière mondiale.
Ainsi, les travailleurs dans la région ont pu, jusqu’à présent, compter davantage sur un emploi complémentaire; que lors de la crise financière mondiale.
L’enquête montre encore que la crise sanitaire a eu le plus fort impact sur les PME. Plutôt que dans les services d’hôtellerie et de loisirs, le commerce de détail hors alimentation, l’industrie légère et la construction.
De ce fait, plus de 40% des PME dans les services d’hôtellerie et de loisirs ont vu leurs recettes diminuer de plus de la moitié au premier trimestre de 2020.
Au final, les PME exportatrices, en particulier, sont les plus affectées. Etant donné la restriction des voyages et la fermeture des frontières.