La Banque centrale de Tunisie -BCT fait état d’un « redressement graduel de la croissance économique, durant la deuxième moitié de l’année 2020; mais à un rythme encore faible. Et ce, sous l’effet de la poursuite de la crise sanitaire ».
En effet, la BCT estime que « ce redressement ne permettrait de compenser que partiellement la baisse historique de l’activité enregistrée au premier semestre 2020, de -11,9% par rapport au premier semestre 2019 ». C’est ce qui ressort d’une note publiée sur son site web.
Dans le même contexte, la BCT souligne que « les derniers indicateurs conjoncturels disponibles indiquent un redressement progressif de la production industrielle et des échanges extérieurs. Toutefois, le redressement de l’activité dans le secteur touristique et les services connexes, demeure freiné par la persistance de la crise sanitaire. Par ailleurs, l’industrie non manufacturière, dont une forte composante est orientée vers l’export et donc source d’ajustement de la balance des paiements et des réserves de change, continue d’être fortement fragilisée par la récurrence des troubles sociaux ».
Par ailleurs, en ce qui concerne le redressement de l’investissement, la banque des banques estime qu’il « demeure entouré de fortes incertitudes. Nécessitant une multiplication des efforts de la part de toutes les parties prenantes. Pour assurer la stabilité socio-politique et la mise en place des réformes structurelles nécessaires à l’amélioration du climat des affaires. Condition sine qua non pour une vraie relance de l’investissement ».
Soutenir la demande intérieure
Pour ce qui est de l’inflation, elle « s’est maintenue sur une tendance baissière graduelle. Et ce, en s’établissant à 5,4% (en glissement annuel), en août 2020. Après 5,7% le mois précédent et 6,7% en août 2019 ».
Ainis, « cette trajectoire désinflationniste a été favorisée par la décélération de l’inflation sous-jacente. Laquelle s’est établie à 5,3% en août 2020. Soit le niveau le plus bas enregistré depuis fin 2016 », poursuit la BCT.
C’est donc dans ce contexte que le Conseil de l’Administration de la Banque centrale a jugé nécessaire de continuer à renforcer le soutien monétaire à la reprise économique naissante. En décidant, le 30 septembre, de réduire ses taux directeurs de 50 points pour les ramener à 6,25% pour les opérations principales de refinancement; à 5,25% pour la facilité de dépôt à 24 heures; et à 7,25% pour la facilité de prêt marginal.
Alors, cette décision « devrait conforter l’assouplissement de la politique monétaire, adopté depuis l’avènement de la crise sanitaire ». Et aussi « alléger les charges financières des crédits octroyés aux entreprises et aux ménages. Leur permettant de préserver leur solvabilité et de contribuer ainsi à la stabilité financière ».
Pour la BCT, « la baisse du taux directeur devrait soutenir la demande intérieure. Avec des perspectives d’une reprise de la demande de consommation ».
Enfin, l’encours des crédits à moyen et long termes accordés aux entreprises (hors Administration centrale) s’est maintenu sur une tendance haussière graduelle quasi-généralisée (3,4%, en glissement annuel, en juillet 2020, soit le plus haut niveau atteint depuis avril 2019). On relève également, une reprise généralisée des crédits aux particuliers (3,4%, en glissement annuel, soit le plus haut niveau atteint depuis février 2019).
Avec TAP