Le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a décidé, lundi soir, de démettre le ministre des Affaires culturelles, Walid Zidi, de ses fonctions. Chargeant le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Habib Ammar, d’assurer l’intérim.
Ainsi, la présidence du gouvernement annonçait cette décision dans un communiqué publié, dans la soirée de lundi à mardi. Et ce, sur sa page officielle Facebook. Par ailleurs, la même source ne précise pas les raisons du limogeage. De ce fait, le ministre des Affaires culturelles est le premier ministre du gouvernement Mechichi à être limogé.
Déjà, la journée du lundi 5 octobre connaissait une grande agitation auprès des professionnels du secteur culturel, notamment les artistes. Ils protestaient contre les nouvelles restrictions gouvernementales dans le secteur culturel. Puisque rappelons que le Chef du gouvernement annonçait ces mesures samedi soir, le 3 octobre 2020.
En effet, ces mesures ont pour objectif de lutter contre la propagation de l’épidémie de la Covid-19. Elle s’appliqueront à divers secteurs dont celui de la Culture. Et elles stipulent notamment l’interdiction des activités et manifestations culturelles et artistiques pour une période de deux semaines.
Solidarité gouvernementale dites-vous
Cependant, le ministre des Affaires culturelles, Walid Zidi avait pris le contre-pied de l’application des décisions gouvernementales.
Donc, le ministre limogé s’était alors montré clairement favorable aux revendications des professionnels du secteur. Il a d’ailleurs affirmé que « le ministère n’allait pas interdire aux artistes de pratiquer leurs activités ». Plusieurs médias électroniques ont même relayé ses propos dans une séquence filmée.
En outre, il avait aussi déclaré que son département « n’est pas là pour exécuter le contenu des communiqués de la présidence du gouvernement ». Ce qui a pu être interprété comme étant une position en opposition à la décision du gouvernement.
De plus, « le ministère n’a pas publié de communiqué au sujet de l’interdiction des manifestations culturelles », a-t-il martelé. De même, M. Zidi affirme également qu’il « n’a signé aucun document pour mettre en application cette décision (gouvernementale) ». Cette déclaration polémique n’a pas tardé à faire réagir la présidence du gouvernement.
Et encore, peu avant la publication du communiqué de la présidence, le ministère des Affaires culturelles publiait un communiqué dans lequel il annonçait le « report des manifestations et spectacles culturels et artistiques destinés au public ». Ce report concerne « les événements programmés par les institutions relevant du ministère ».
Pour ce qui est des activités habituelles dans les institutions publiques et privées elle ne subiront aucun changement. C’est ce qu’indiquait la même source qui insiste uniquement sur la nécessité de se conformer aux protocole sanitaire en vigueur.
Le communiqué précise aussi que pour les deux semaines à venir, le ministère œuvrera à la mise en place de protocoles sanitaires qui correspondent aux spécificités et activités de chaque espace. Ce travail sera élaboré en coordination avec le comité scientifique de lutte contre le Coronavirus, lit-on encore.
Une nomination qui provoque la polémique
Cependant, depuis sa nomination au sein du gouvernement Mechichi, le ministre écarté n’a cessé de soulever la polémique à travers ses déclarations. Avant même l’adoption du nouveau gouvernement, les services de presse du gouvernement Mechichi avaient annoncé, dans un communiqué publié dans la matinée du 27 août dernier, le remplacement de Walid Zidi par une autre personnalité.
Finalement, Zidi avait été maintenu à son poste. Et ce, après avoir été reçu, le jour même, dans l’après-midi, par le président de la République, Kaïs Saïed. Ce dernier avait appuyé son maintien à ce poste.
Au final, la révocation de Zidi devrait encore mettre les professionnels en difficulté; et ce, dans une conjoncture économique défavorable. Cette conjoncture dure depuis mars dernier, avec la crise sanitaire qui fragilise le secteur.
Avec TAP