Le projet de loi relatif à la répression des atteintes contre les forces de sécurité fait l’objet d’une grande polémique. La société civile craint de voir ce projet de loi adopté. Car d’après les activistes ainsi que les citoyens il pourrait renforcer la culture de l’impunité, donnant ainsi le feu vert aux forces de sécurité de recourir à la force. Qu’en est-il réellement?
Walid Louguini, ancien porte-parole du ministère de l’Intérieur, apporte son éclairage dans une déclaration à leconomistemaghrebin. com
Il souligne dans ce contexte: « Ce n’est pas la première fois qu’il y a ce genre de polémique à propos d’un projet de loi qui fâche. Mais le plus grand problème que les gens ont tendance à oublier c’est que personne ne veut parler des réformes ou proposer un grand débat incluant toutes les parties prenantes, la société civile et autres… A mon sens aujourd’hui, il n’y a aucune initiative de vouloir réformer, malgré l’insistance des syndicats des forces armées qui sont d’avis qu’il faut réformer ». Il estime en outre que la critique est nécessaire car c’est avant tout un outil constructif.
Et de conclure: « Je dirais aux représentants qui s’opposent à la loi sur la protection des forces de sécurité – et c’est leur droit – de prévoir une loi pour changer la loi fondamentale des forces armées. Aujourd’hui, le constat est clair: aucun des politiciens ne veut réformer l’institution sécuritaire parce que s’il accède au pouvoir, il veut profiter du même système mis en place avant le 14 janvier. Alors que ce même système doit changer. Je conclurais que tous les syndicats ont présenté des initiatives pour changer les lois organisant les forces armées, mais malheureusement aucun n’a voulu répondre. En somme, la réforme est un processus qui réside dans la conscience globale de la critique et de la construction. »