D’après Moody’s, l’agence de notation, au cours des huit premiers mois de 2020, les avoirs nets en devises de la Tunisie se sont établis à 7,7 milliards de dollars. Soit 141 jours ou 4,7 mois d’importation en septembre 2020. Contre 6,9 milliards de dollars en décembre 2020 (109 jours ou 3,6 mois d’importation).
Ainsi, Moody’s indique, qu’en dépit de la pandémie Covid-19, elle maintient la note souveraine de la Tunisie à B2.
En effet, dans une note explicative du maintien de sa notation, l’agence a mis en exergue le retour à l’équilibre des comptes extérieurs de la Tunisie. De même que leur résilience face à la pandémie et aux turbulences sur les marchés financiers, en cette période.
Par ailleurs, les importations et autres paiements courants ont diminué. Entraînant une réduction du déficit du compte courant à 5,0% du PIB sur les huit premiers mois de cette année. Contre 5,9% du PIB sur la même période l’an dernier. Allégeant de ce fait la pression sur la balance des paiements.
En outre, selon Moody’s la mise en service du champ de gaz et du gazoduc de Nawara en février 2020 permettra de réduire davantage le déficit du compte courant. En se substituant aux importations de gaz d’environ 500 millions de dollars (1,3% du PIB).
Par conséquent, les réserves en devises plus élevées assureront les paiements du service de la dette extérieure dus à partir de l’année prochaine. Avec des échéances en 2021 comprenant deux euro-bonds de 500 millions de dollars chacune. Elles sont garanties par l’USAID et un prêt qatari de 250 millions de dollars.
Et l’agence de poursuivre que l’installation d’un gouvernement technocrate le 2 septembre confirme la continuité politique. Et ouvre la voie à des réformes à moyen terme sous l’égide d’un nouveau programme du FMI pour le reste de l’année. Facilitant l’accès aux sources de financement extérieures officielles. De même que le soutien au rétablissement de la sortie sur le marché international des capitaux à des conditions avantageuses.
De plus, ajoute-t-elle, les institutions tunisiennes ont fait preuve de succès dans la transition démocratique. Avec le soutien des organisations de la société civile qui continuent à participer au débat politique.
Toutefois, indique Moody’s, des risques et difficultés persistent. Prévoyant, à ce titre, un creusement du déficit budgétaire pour atteindre 7% du PIB en 2020. Il serait suivi de 4,5% en 2021 et de 3,6% en 2019. Et ce, compte tenu de la baisse des recettes due au choc de la pandémie.
Pour ce qui est de la charge de la dette, Moody’s prévoit une augmentation de cette dernière à plus de 80% du PIB en 2020. Pour se stabiliser à 80-85% vers 2024. Elle indique une contraction de l’économie de 6,5% cette année en raison de la pandémie de Covid-19. Puis devrait suivre une croissance de 4% en 2021 et un retour à la fourchette de 2 à 3% par la suite.
En effet, la pandémie exacerbe le déclin de la croissance tendancielle au cours de la dernière décennie. Et le taux d’endettement élevé du gouvernement limite la possibilité d’une augmentation rapide de l’investissement public comme moyen de stimuler le potentiel de croissance. D’où le manque de création d’emplois, particulièrement pour les jeunes diplômés. Ce qui augmente les risques de mécontentement et de tension sociale.
Avec TAP