En ce jour, le 15 octobre 2020, la Tunisie célèbre le 57e anniversaire de l’évacuation de Bizerte, une date qui a bien marqué l’histoire de la Tunisie, ( 15 octobre 1963) où le dernier soldat français a quitté le territoire tunisien.
Tout a commencé quand la crise de Bizerte a éclaté en 1961. Cela dit, les origines de cette crise date depuis 1956 tout juste après l’indépendance de la Tunisie. Et cela revient en partie à la présence de la base navale française à Bizerte, qui rappelons-le était un sujet épineux, à cette époque.
D’ailleurs, l’intérêt pour le président Habib Bourguiba était de régler cette question au plus vite. Et ce n’est qu’au printemps 1961 qu’il demanda au président français Charles de Gaulle, le retrait de l’armée française. Et ce dans un délai “de l’ordre d’une année”. Ce qui a laissé entendre que les relations entre les deux pays sont devenues de plus en plus difficiles, en particulier quand la Tunisie a soutenu les rebelles algériens.
Quelques mois plus tard, le 17 juillet de la même année, le parti néo-destour, fondé par Habib Bourguiba, a établi un blocus de la base. Deux jours après, la France réagit, elle envoie 700 soldats en parachute, où des violents combats entre les deux camps ont eu lieu.
La Tunisie a suspendu ses relations diplomatiques avec la France, et saisit le Conseil de sécurité des Nations unies.
Le 22 juillet, après résolution de l’Assemblée générale de l’ONU, des négociations ont eu lieu pour un cessez-le-feu, durant lequel le secrétaire d’Etat, Dean Rusk, a joué un rôle important dans ces négociations.
En somme, le bilan était lourd: 1300 morts du côté tunisien et 24 morts du côté français. Quelques semaines plus tard, la France quitte finalement Bizerte, le 15 octobre 1963, qui est devenu jour de fête nationale. Sur un plan militaire, ce fut un échec, mais sur le plan diplomatique, la bataille était donc réussie.
Pour rappel, Belkahia Radhi (médecin anesthésiste-réanimateur au CHU d’Amiens, originaire de Bizerte) est revenu sur cet événement historique, en publiant le post suivant: « Une grande majorité des Bizertins ont envahi le port, et ont entonné l’hymne national, tout en scandant “Yahya Bourguiba” Vive Bourguiba, et c’est Bahi Ladgham qui a hissé le drapeau tunisien sur la base, et a annoncé au téléphone à Bourguiba “Mission accomplie”. «
Et de poursuivre: « Quelques minutes après, le Destour, battant pavillon tunisien, apparaît à droite de la rade. À son bord, Taïeb Mehiri, Hassib Ben Ammar, Behi Ladgham entre autres. Au même moment , un officier français ouvre la grande porte de fer. Le bateau accoste à l’endroit même où était amarré le navire amiral français. Bahi Ladgham hisse le drapeau tunisien sur la base, puis annonce solennellement au téléphone à Habib Bourguiba qui était à l’autre bout de la ligne à son bureau à la Kasbah :« Mission accomplie, monsieur le Président ».