Comment combler onze milliards de dinars de déficit budgétaire, et ce, jusqu’à la fin de l’année. Autant de questions que le ministre de l’Economie, des Finances et de l’Investissement, Ali Kooli, a soulevé sur les ondes d’Express fm.
Ali Kooli revient dans un premier temps sur la croissance négative : “Au premier trimestre de 2020, nous avons connu une croissance négative de -21% à -22% . Il rappelle que le premier semestre de l’année a atteint un taux de croissance de -24%. Ce qui pourrait atteindre -8% de taux de croissance ».
Autrement dit, il y aura un recul de 8 milliards de revenus prévus. Or avec la loi de finances complémentaire, nous avons apporté certains ajustements. Ce qui va permettre de réduire un déficit de deux points. Et ce via la comptabilisation des revenus-dépenses liées à la crise sanitaire.
Il précise dans ce contexte: « Nous serons amenés à avoir un déficit budgétaire de onze milliards de dinars d’ici à la fin de l’année. Soit 7.5% de déficit budgétaire en 2021. Combler ce déficit ne sera pas facile, affirme Ali Kooli. Mais il reste toutefois optimiste.
Entre autres, il ajoute: « Nous solliciterons la Banque centrale de Tunisie (BCT) qui peut racheter les bons du Trésor sur le marché. »
Le PLF de 2021, parlons-en!
Le ministre de l’Economie, des Finances et de l’Investissement a soutenu que la Tunisie atteindrait un taux de croissance de 4%.
Rappelons que la Banque pour la reconstruction et le développement – BERD – révise à la baisse ses prévisions pour les économies émergentes, où elle investit. Pour le cas de la Tunisie, les prévisions précédentes publiées en mai projetaient un recul en 2020 de 3,5%; et une reprise plus forte de 4,8% en 2021.
Toujours pour le cas de la Tunisie, la croissance économique devrait être à la hauteur de -8% en 2020. Et ce, avant un retour à une croissance de 4% en 2021. C’est ce qui ressort du rapport des prévisions économiques de la BERD.
Il estime que ce sont des prévisions déjà établies par les partenaires financiers, ce qui permet une relance de l’activité économique. Et avec le maintien des dépenses inférieures au taux de croissance, nous atteindrons 4% ». « Mais le plus grand handicap est celui de la dette tunisienne. Car il va falloir rembourser 16 milliards de dinars en 2021, soit six milliards de plus entre 2019 et 2020. Cela dit, nous essayerons de voir avec nos partenaires financiers sur les modalités de prêt et de remboursement », déclare-t-il.
Pour ce qui est de la relance économique
Ali Kooli met l’accent sur l’importance d’inclure le secteur informel dans le secteur formel. Par ailleurs, le projet de loi relatif à l’appui à la relance économique a été évoqué. Et ce, via l’intégration de l’informel et la lutte contre l’évasion fiscale. Ce qui a été adopté récemment sous le précédent ministre des Finances, Nizar Yaïche. En somme, l’objectif est de soutenir les entreprises économiques. Mais aussi de les aider à reprendre progressivement le rythme de leurs activités. L’appui aux actions de restructuration financière des entreprises et de recherche des sources de financement. Outre la lutte contre l’évasion fiscale et le renforcement de la transparence des transactions en cash.
Rappelons que ce projet a été élaboré par le ministère des Finances, en juillet, comprenant 67 mesures.