Pour « la quasi-majorité » des chefs d’entreprise françaises off-shore, la mesure du relèvement de l’impôt sur les sociétés à 18% prévu par le projet de loi de finances 2021 ( PLF 2021) constitue « un mauvais signal » envoyé aux investisseurs étrangers. Affirment les résultats d’un « sondage » rendu public, vendredi, par la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI).
Ces derniers soutiennent que les pouvoirs publics n’ont pas pris en considération la particularité du contexte actuel que vit la Tunisie. Et ce, en particulier la crise de la COVID et la détérioration du climat des affaires. C’est ce que révèle ce sondage réalisé, durant la troisième semaine d’octobre 2020. Et ce, auprès d’un échantillon de 100 entreprises off-shore françaises. Sans pour autant avancer des chiffres ou taux sur les différentes réponses des personnes sondées. Les chefs d’entreprises françaises considèrent que le relèvement pour les sociétés off-shore du taux de l’impôt sur les sociétés (IS) à 18%, prévu dans le cadre du PLF 2021, serait contre-productif. Voire même annonciateur de grands risques.
Outre la perte de compétitivité, ils estiment que cette mesure risque en revanche de porter un coup dur à l’investissement étranger en Tunisie. Notamment français qui représente actuellement environ 40% de l’investissement extérieur, et aussi à l’emploi. Pour « la majorité » de ces chefs d’entreprise, la mesure de porter le taux de l’IS à 18% pourrait donner un « coup d’arrêt brutal » aux investissements. Voire même provoquer un désinvestissement au profit d’autres sites.
D’après eux, cette disposition est « inconcevable » et « illogique » au regard de la nature de leur activité et de la conjoncture actuelle. Outre le fait qu’elle procède d’un choix de facilité qui consiste à mobiliser des ressources financières pour le budget de l’Etat, quels qu’en soient le prix, les conséquences. Et d’ajouter qu’elle représente un danger pour les sociétés off-shore qui ont déjà investi en Tunisie. Et ce, sur la base des incitations fiscales qui étaient 0% sur l’IS mais qui voient ce taux changer à 10%, puis à 13.5% et actuellement à 18%.
Cela, soulignent-ils, ne fait que dégrader la compétitivité du site Tunisie dans un contexte où ces entreprises font face à une concurrence acharnée venant de pays comme le Maroc, le Portugal, le Mexique ou la Turquie. Face à cette situation, certaines sociétés pourraient être contraintes à opter pour des plans « B » comme des rapatriements, modèles très à la mode en ce moment où les pays européens donnent des subventions pour les entreprises qui acceptent de se relocaliser, préviennent les interrogés.
Avec TAP