La Tunisian Automotive Association (TAA) critique la nouvelle augmentation de l’imposition des sociétés exportatrices de 13,5% à 18%. Celle-ci est proposée dans le cadre du projet de Loi de finances pour 2021 (PLF 2021).
En effet, la TAA appelle le gouvernement à revenir sur cette mesure et à ouvrir un dialogue. Et ce, en vue d’élaborer une stratégie nationale pour le développement de l’industrie des composants automobiles. La TAA rappelle, à ce titre, que le taux d’imposition auquel sont soumises les sociétés exportatrices passait de 0% à 10%, il y a quelques années. En 2019, on prévoyait de l’élever à 13,5%; et ce, à partir de 2021. Pour finalement proposer 18% dans le projet de loi de finances pour 2021.
Mesure unilatérale
Alors, la TAA considère que cette mesure unilatérale suscite la désapprobation des entreprises du secteur automobile en Tunisie. Sachant que 65% d’entre elles sont totalement exportatrices. Et que la chute brutale d’activité depuis plus de deux mois les fragilise déjà. Sans compter les incertitudes sur le rythme de reprise de l’activité à court et moyen termes.
Par conséquent, « une telle augmentation de l’impôt sur les sociétés risque d’avoir un effet dramatique sur l’attractivité de la Tunisie. En plus de constituer un frein aux projets de développement des investisseurs existants, elle pourrait également, pousser les investisseurs potentiels à s’orienter vers d’autres destinations. Outre l’impact financier conséquent, il s’agit d’un grand signe d’instabilité et d’imprévisibilité réglementaire, qui ne peut qu’affecter la confiance des investisseurs », poursuit la TAA.
La Tunisie dans les radars des investisseurs!
Par ailleurs, rappelons que la Chambre tuniso-allemande de l’Industrie et du Commerce (AHK Tunisie), la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI) et l’Association tunisienne des Industriels de la Plasturgie (ATIP) ont déjà dénoncé la mesure prévue dans le PLF 2021, de porter l’imposition des sociétés exportatrices à 18%. L’ATIP avait exprimé la forte inquiétude de leurs affiliés quant à cette augmentation.
Puisque l’ATIP affirme que « cette mesure risque de faire disparaître définitivement, la Tunisie des radars des investisseurs; au profit d’autres pays comme le Maroc, la Turquie, La Serbie… »
La TAA a, en outre, réitéré ses appels à un soutien massif du gouvernement pour supporter la filière automobile. L’association a souligné que les acteurs majeurs de la filière automobile ont tenu à assurer la production. Et ce, malgré des pertes considérables dans leur chiffre d’affaires et une augmentation significative dans leurs charges salariales.
Enfin, notons que la filière automobile compte plus de 260 entreprises dont 65% totalement exportatrices. Et ce, avec plus de 80 000 emplois directs, plus de deux milliards d’euros d’exportations de pièces automobiles et une part de 2,9% du PIB.
Avec TAP