« Bien qu’elle bénéficie d’une situation géographique privilégiée, la Tunisie ne tire pas profit de sa position géographique ».
C’est qui ressort des premiers résultats d’un sondage effectué à l’étranger par STRATEGE CONSULTING, un cabinet de consulting suisse. Ce cabinet a sondé des décideurs économiques et politiques dans divers secteurs et dans un espace géographique à fort potentiel économique.
Au niveau de la position géographique, 69% des sondés estiment que cette position est mal exploitée.
Notons que le but de ce sondage consiste à déterminer les différents obstacles affrontés par un décideur ou/et investisseur étranger avant la prise de sa décision. Il s’agit aussi d’identifier les difficultés qui empêchent la Tunisie d’avancer dans des secteurs vitaux.
Une bureaucratie lourde
Selon le même cabinet, la Tunisie doit affronter les difficultés et lutter contre l’échec de son système administratif. « Une bureaucratie trop lourde. Elle freine la productivité et la croissance économique ». C’est ce qu’on peut lire dans le résumé des résultats du sondage.
Et d’ajouter que la Tunisie doit tirer profit de ses ressources humaines. Sachant que plus de 74% des sondés estiment que les ingénieurs tunisiens sont bien qualifiés.
Cependant, au niveau des charges administratives liées à l’investissement, 71% des sondés jugent les contraintes administratives lourdes. En effet, trop nombreuses sont les interventions bureaucratiques de l’Etat dans le libre jeu de l’économie.
Au niveau de la corruption, la situation est alarmante. Plus de la moitié (64%) des sondés considèrent que le niveau de la corruption est élevé. Seuls 2% pensent qu’il est faible.
Quant à la lutte contre la corruption, les sondés estiment que l’Etat tunisien ne s’implique pas assez. Et ce, malgré l’existence d’une Instance nationale de lutte contre la corruption. Seul un seul sondé sur 10 (11%) pense que la lutte de l’Etat tunisien contre la corruption est prometteuse. 59% des sondés considèrent que les actions prises par l’État sont inefficaces.
Au niveau du système financier, plus de la moitié (68%) des sondés considèrent que le système financier est mauvais. Seuls 9% pensent qu’il est bon.
Réformer le système administratif et financier
Par ailleurs, le cabinet de consulting suisse a aussi formulé un ensemble de recommandations. Le cabinet souligne, effectivement, que la Tunisie est un pays qui bénéficie d’une position géographique très avantageuse, mais accablée par un fardeau administratif trop lourd et majoritairement corrompu. Signe d’un système financier affaibli qui n’encourage pas les investissements et la productivité.
Alors, « un examen approfondi de sa politique est nécessaire. La Tunisie doit donc réformer son système administratif et financier. Cette réforme nécessite une approche sectorielle et approfondie ». Telles sont quelques unes des recommandations de ce cabinet suisse.
Enfin, notons que ce sondage publié aujourd’hui, n’est qu’une première partie d’une enquête complète et générale. Elle touche divers secteurs vitaux en Tunisie, dans des conditions politico-économiques incontrôlables et incontrôlées.
M.T