La diaspora tunisienne en France subira les répercussions de l’attaque terroriste survenue à la Basilique Notre-Dame de Nice. Déclare le directeur du Centre arabe de recherches et d’analyses politiques et sociales (Caraps) de Genève, Riadh Sidaoui à leconomistemaghrebin.com.
Rappel des faits : armé d’un couteau, un jeune terroriste tunisien âgé de 21 ans s’est attaqué aux visiteurs de la basilique Notre Dame de Nice, hier 29 octobre. Le bilan de l’attaque terroriste était lourd : une sexagénaire, une mère de famille de nationalité brésilienne, et le sacristain de l’église.
Répondant à notre question, le politologue a affirmé que cette attaque terroriste n’impactera pas les relations entre la Tunisie et la France. Pour lui, le terrorisme a engendré des pertes colossales en Tunisie plus qu’il en a engendré en France ou dans d’autres pays. « La Tunisie est, également, une victime du terrorisme ». Martèle-t-il. Tout en rappelant que « le terrorisme est une pandémie qui s’est propagée partout dans le monde », l’intervenant estime que la nationalité du terroriste n’est pas le détail essentiel dans ce genre d’affaire. Ainsi, il ne prévoit pas de crise diplomatique entre les deux pays.
Par ailleurs, le politologue tunisien a fait part de son inquiétude quant aux répercussions de l’attaque sur la diaspora tunisienne en France. Dans le même contexte, il affirme que cette diaspora fera, malheureusement, face à une montée du racisme, l’islamophobie et l’xénophobie. « L’Extrême droite instrumentalisera cette tragédie à des fins politiques ». Regrette-t-il.
Revenant sur la tragédie, Riadh Sidaoui a donné un certain nombre de piste d’analyse. Pour lui, ce jeune âgé de 21 ans a choisi le chemin de la migration clandestine pour débarquer en Italie avant d’arriver en France. « D’ailleurs, choisir cette voie est une forme de terrorisme et de suicide ». Car plus de 50% des immigrés clandestins ne réussissent pas à rejoindre l’autre rive.
Deuxième élément de l’analyse. Il s’agit d’une attaque contre une église catholique.
« Or les catholiques sont les défenseurs les plus fervents de la cause palestinienne en France ». S’étonne notre interlocuteur.
M. Sidaoui rappelle le bilan catastrophique : deux femmes, âgées de 70 et 44 ans, ainsi qu’un homme de 55 ans, sacristain de la basilique. Pis encore, selon la AFP, la femme âgée de 70 ans est décédée d’un « égorgement très profond, de l’ordre d’une décapitation ». Dans le même contexte, il affirme « j’ai toujours dis que l’Eglise catholique a toujours soutenu la cause palestinienne et a toujours été hostile au sionisme ».
Pour lui, ce comportement trouve son origine dans les traditions wahhabites. Ça n’a rien à voir avec les recommandations du prophète. Lance-t-il. « Décapiter les femmes est une pratique inhumaine wahhabite attesté historiquement ». S’indigne-t-il tout en pointant du doigt la dynastie saoudienne Al-Saoud qui propage cette idéologie.
Ce crime abominable profitera aux « ennemis de l’Islam et aux sionistes ». Revenant sur des positions antérieures de la France, il estime que la France a soutenu les groupes djihadistes en Lybie et en Syrie contre les régimes du colonel Mouammar Kadhafi et du président Syrien Bashar el-Assad.
En conclusion, Riadh Sidaoui a affirmé qu’il faut attendre les résultats de l’enquête menée par le ministère public tunisien. Et ce pour avoir une vue d’ensemble sur le crime.