Accélérer la mise en place des infrastructures nécessaires pour la digitalisation. Mais aussi réduire la fracture digitale entre les gouvernorats. De même que favoriser l’enseignement à distance. C’est ce qui ressort de l’événement Tech Trends by TT. En effet, l’opérateur historique Tunisie Telecom a entamé aujourd’hui, 5 novembre, le premier Webinairr de sa nouvelle série trimestrielle de webinaire baptisée Tech Trends by TT. Il est sur le thème Inclusion digitale : levier économique et social. Le président directeur général de Tunisie Telecom, Samir Saïed qui a donné le coup d’envoi de l’événement qui a été transmis en direct sur la chaine Youtube de l’opérateur historique, est revenu sur les enjeux de la digitalisation en Tunisie et l’implication de Tunisie Telecom dans sa concrétisation. L’Economiste Maghrébin a synthétisé pour vous la majorité des interventions.
Pour Samir Saïed , la Tunisie passe par une période exceptionnelle qui a transformé incroyablement le quotidien, l’accès à l’information et la manière de les traiter. La transformation digitale a facilité l’accès à plusieurs services. Et de citer comme exemple la télé-médecine.
Ainsi, pour Samir Saïed, il est hors de question que TT reste en marge de cette évolution dans le monde. A ce propos, il explique que dans ce contexte, TT a pris soin d’organiser cet événement trimestriel baptisé Tech Trends by TT. L’objectif de l’événement est, entre autres, de rassembler les talents et les compétences tunisiennes et internationales. Et ce, parler des évolutions des nouveautés technologiques. Surtout que les nouveautés dans le secteur du digital ne s’arrêtent pas.
Les inégalités interpellent tout le monde
En effet, Samir Saïed confirme l’existence d’une grande inégalité. Puisque 1% de la population mondiale disposent de 50% de la richesse mondiale. D’ailleurs, il reconnaît que la technologie a contribué à la création des inégalités en dépit de son importance. « Ce qui nous incite à nous interroger pour savoir s’il s’agit d’une force de bien ou de mal ».
En outre, l’intervenant a expliqué que le manque et l’absence de connectivité à l’internet dans les zones recluses et défavorisées est l’un des indices qui prouvent l’existence des inégalités. Pour lui, face à cette situation, il faut agir pour généraliser la digitalisation. Afin que toute les catégories sociales en bénéficient.
Exposant sa vision pour les technologies de l’information, il ne manque pas de relever un paradoxe. Car si le monde n’a jamais connu autant de technologie et d’outils facilitant la vie. Les gaps n’ont pas baissé; bien au contraire, ils sont devenus intolérables. D’ailleurs, le PDG affirme avec confiance que TT doit absolument jouer un rôle crucial dans cette transformation digitale.
Dans le même contexte il appelle à une mobilisation collective. L’objectif étant de réduire les inégalités. Et faire bénéficier tout le monde sans exclusion aucune des bienfaits de la digitalisation et de l’internet. Pour lui, secteur privé, ONG et opérateurs doivent agir de concert.
Des opportunités à saisir
De son côté Tawfik Jelassi, Professeur de stratégie et management des technologies et directeur de programme IMD à Business SCHOOL à Lausanne, souligne la nécessité de tirer profit de tous les avantages de la digitalisation. Dans ce contexte, il cite plusieurs exemples de pays africains. Et notamment, à titre d’exemple, l’expérience du Kenya. Ce pays a bel et bien réussi sa transition digitale et l’inclusion financière. Cela a permis la transparence des transactions, l’amélioration de l’épargne et les investissements.
Pour le cas de la Tunisie, il reste encore du chemin à faire pour améliorer la transition digitale. Il déclare que l’Etat doit intervenir pour mettre en place l’infrastructure nécessaire pour que les couches sociales défavorisées et les zones recluses puissent en bénéficier. Par ailleurs, il affirme que des efforts ont été déployés pour cette inclusion digitale. Il rappelle que depuis 2014, Borj El Khadhra, située aux fins fonds du sud tunisien, est connecté aux réseaux 3G et 4G. Et ce, grâce à l’intervention de Tunisie Telecom.
Pour sa part, Christofer Fabian, Senior Advisor Of Unicef Ventures a indiqué que la faiblesse ou le manque de digitalisation complique l’accès à l’emploi et à plusieurs opportunités dans le monde pour les particuliers et pour les entreprises. Il a, également, présenté l’initiative Giga. Cette initiative vise le secteur de l’éducation. Il s’agit « de tirer parti d’une connectivité efficace pour accélérer l’accès des jeunes aux ressources éducatives et aux possibilités qui se présentent ».
Quant à Borhène Chakroun, le Directeur de l’éducation et la formation près de l’UNESCO, il a souligné l’urgence de mettre fin à la fracture numérique en Tunisie. D’ailleurs, la moitié des ménages, selon lui, n’ont pas accès à internet ou un ordinateur. L’intervenant a salué le rôle de Tunisie Telecom qui a ouvert un débat sur l’inclusion. Il estime qu’il faut une mobilisation dans le cadre d’un partenariat public-privé pour une meilleure inclusion digitale.
La digitalisation au service de l’éducation
Tandis que Zohra Yermeche, directrice du programme Connect to learn (Ericsson) est revenue sur ce programme réalisé par Ericsson. Un programme dont l’objectif est d’améliorer la qualité de l’enseignement dans plusieurs pays. Et ce, à travers des moyens technologiques. L’objectif est, également, de comprendre la cartographie de la connectivité dans 35 pays.
De son côté, Adnene Ben Halima, vice-président en charge des relations publiques pour la zone méditerranéenne Huwawei Northern Africa, a affirmé que sans internet il n’est pas possible de parler de digitalisation. Ainsi, il estime que la Tunisie ne doit pas rater le train de la digitalisation. Pour lui, le monde digital peut ouvrir plusieurs opportunités pour les entreprises.
Quand TT se mobilise pour les zones rurales
Alors, Lasaad Ben Diieb, le directeur central technique de TT est revenu sur les efforts déployés par Tunisie Telecom. Des efforts qui datent des années 90. Et ce, pour désenclaver les régions et installer les poteaux téléphoniques même dans les régions les plus recluses. Dans ce contexte, il a cité le dispositif dédié aux zones rurales à savoir, Mobi Rif. En effet, il s’agit d’un téléphone basé sur le réseau GSM à mobilité réduite. Ce dispositif vient, à l’époque, remplacer les poteaux téléphoniques dans les zones rurales à accès difficile.
En effet, le taux de pénétration de l’internet en Tunisie est supérieur à la moyenne. C’est ce qu’estime Moez Kamoun Partner Consulting Leader PWC Tunisie. Ce qui pourrait favoriser l’inclusion financière surtout avec le nombre important des agences bancaires.
A noter qu’un deuxième panel a été réservé à la présentation de quelques Succes stories tunisiennes. Lobna Smida, experte mondiale en technologie et accessibilité, Achref Ammar PDG de Liberrex et Rym Jaou ont exposé leurs points de vue sur le sujet (voir vidéos).
Ci-après la vidéo intégrale de l’événement.