Une convention de partenariat pour la mise en place d’une initiative régionale intitulée : « Stress hydrique et changement climatique en Afrique du Nord » a été signée entre l’Agence Française de Développement (AFD) et l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS).
« Cette initiative régionale vise à alimenter le dialogue de politiques publiques dans les pays de la région (Tunisie, Algérie, Egypte, Libye). Et ce durant une période de 18 mois. Elle vise aussi à encourager le partage de connaissances à une échelle régionale sur les enjeux et solutions permettant de faire face à ces défis ». A précisé l’AFD dans un communiqué.
Elle permettra la création d’espaces de dialogue sur le sujet avec la production de documents de synthèse par pays et à l’échelle régionale et la publication de documents de recherche dans les collections de l’AFD.
Cette initiative a été conclue jeudi 05 novembre 2020. Elle intervient, en effet, dans le cadre de la Facilité d’appui au dialogue de politiques publiques et citoyen financée par l’AFD.
D’après la même source, un atelier d’échange de haut niveau sera organisé à Tunis en juin 2021. Il ciblera et impliquera principalement, les décideurs des pays concernés ainsi que les fonctionnaires travaillant au sein des ministères sectoriels mais aussi transversaux, ainsi que la communauté scientifique, la société civile et le secteur privé.
Meilleure gestion des ressources conventionnelles
Selon Khatim Kherraz, secrétaire exécutif de l’OSS, « les cinq pays concernés par ce projet sont tous en situation de stress hydrique ou de pénurie d’eau, que le changement climatique ne va pas améliorer, loin de là ». Il est donc impératif, a-t-il dit, d’explorer toutes les voies. Celles-ci devraient permettre, soit une meilleure gestion des ressources conventionnelles disponibles. Soit la mobilisation de ressources non conventionnelles additionnelles. Et ce dans le plus grand respect possible de l’environnement.
De son côté, la chargée du programme à la direction régionale de l’AFD en Afrique du Nord, Julie Gonnet a indiqué que cette initiative devrait favoriser les échanges, le partage de connaissances, la diffusion de bonnes pratiques et de solutions innovantes favorables à l’atteinte des objectifs de développement durable. Il s’agit notamment de l’accès à l’eau, la sécurité alimentaire, la préservation des ressources naturelles et la lutte contre les changements climatiques.
Selon Gonnet, l’augmentation des températures et la baisse relative des précipitations attendus selon les modèles climatiques de la région devraient conduire à une aggravation de la situation de stress hydrique. Notons que tous les pays affichent déjà des niveaux de disponibilité de la ressource. Notons que ce niveau est largement en-deçà du seuil de pénurie défini par l’ONU : (1000 m³/hab./an) et inférieurs à 650m3/an/hab.
Stress hydrique exacerbé
Dotée d’un climat naturellement aride ou semi-aride, « l’Afrique du Nord, subit d’ores et déjà les effets du changement climatique. Il s’agit notamment du stress hydrique exacerbé, la baisse des rendements agricoles ainsi que l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements extrêmes ». Lit-on dans le communiqué.
Selon un récent rapport du Réseau méditerranéen des experts en environnement et changements climatiques (MedeCC), la zone subit une augmentation de températures à un rythme 20 % plus élevé que les moyennes mondiales, qui pourrait, sans action supplémentaire, atteindre +2,2°C dès 2040 et aller jusqu’à +3,8 °C dans certaines régions en 2100.
Le stress hydrique actuel pourrait accroître les tensions entre les usages et les ressources conventionnelles renouvelables. En 2019, le World Resources Institute a classé la Tunisie dans la catégorie des pays exposés à un stress hydrique « élevé ».
Selon le ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche, la Tunisie se trouve avec une moyenne de 410 m³ d’eau par habitant et par an. En effet, la Tunisie est clairement sous le seuil du stress hydrique (moins de 500 m³/ habitant / an).
Avec TAP