Les choses semblent se compliquer aux Etats-Unis. Cette élection sans précédent dans les annales électorales américaines continue d’inquiéter les Américains; tout en tenant le monde en haleine. Alors que les félicitations continuent d’affluer des quatre coins du monde pour Joseph Biden. L’Attorney général des Etats-Unis, William Barr, ordonne aux procureurs fédéraux d’ouvrir des enquêtes. Et ce, sur « des allégations substantielles d’irrégularités électorales » à travers le pays.
Mais ce qui est troublant, c’est que, juste avant d’avoir ordonné les enquêtes, le procureur Barr avait une réunion avec le chef de fil des Républicains au Sénat Mitch McConnell . C’est qui est troublant aussi, c’est que le même Mitch McConnell reconnaissait la victoire de Joseph Biden. Puisqu’il le félicitait même, avant de se dédire et de changer d’avis. Ce qui est troublant enfin, c’est la nomination à son poste de l’Attorney général William Barr fut l’œuvre de Trump en 2019. Journaux et réseaux sociaux américains sont entrés en ébullition. En dénonçant l’ouverture des enquêtes « sans preuves sérieuses et évidentes ». Ainsi, journaux et réseaux sociaux accusent William Barr de loyauté à Trump son bienfaiteur,; plutôt qu’à la justice du pays qu’il prétend représenter.
« En soutenant les allégations sans fondement de Trump, l’Attorney général prouve qu’il est prêt à mettre en péril la réputation d’impartialité du ministère de la Justice américaine ». C’est ce qu’on peut lire dans divers journaux américains.
Et s’il commettait une folie ?
Il va sans dire que les partisans de Trump ont applaudi chaleureusement l’ouverture d’enquêtes. Sur ce qu’ils appellent « les fraudes massives » dont leur idole est victime. Pour eux, la détermination de Trump de saisir la justice reflète « sa détermination à défendre la démocratie, l’honnêteté, la sincérité, la probité, la droiture et la transparence ». Des qualités, soit dit en passant, dont Trump ne possède aucune.
Mais à supposer que les résultats des enquêtes ordonnées soient en faveur de Joseph Biden. Et que Donald Trump soit déclaré perdant par la justice qu’il a saisie. Les craintes ne seront pas dissipées pour autant. Une large partie de l’opinion publique américaine et même mondiale redoutent que Trump, étant ce qu’il est, ne commette quelque folie qui aurait de graves conséquences.
Car, le président sortant a encore plus de deux mois à passer à la Maison blanche. Deux mois au cours desquels il sera occupé à ruminer sa défaite; beaucoup plus qu’à penser au bien de l’Etat et de la population. Sa frustration serait d’autant plus intense que plus de 70 millions d’Américains ont voté pour lui. Et c’est ce qui fait dire à des commentateurs que Trump pourrait durant les deux mois qui lui restent à la Maison Blanche chercher à nuire à son rival qu’il appelait tout au long de la campagne électorale « Sleepy Joe » (Joe le somnolent). Comment? En provoquant un foyer de tension quelque part dans le monde, ou une guerre par exemple. Crainte exagérée ? Délire ? Hallucination ? Peut-être. Mais le type étant ce qu’il est, rien de ce qu’il dit ou fait n’étonnera plus personne.
Un conseil sérieux et raisonnable
Comme pour conjurer le sort, beaucoup de personnalités n’ont pas épargné leurs efforts pour donner à Donald Trump conseils et recommandations. La plupart consiste à l’inciter à reconnaître sa défaite. Mais le conseil le plus inattendu et le plus raisonnable est celui donné par John Whitbeck, un avocat international qui a assisté les Palestiniens dans leurs négociations avec Israël.
Ainsi, son conseil à Trump est le suivant: « Au lieu de vous entêter à saisir la justice sur la base d’allégations sans fondement, il est de votre intérêt d’annoncer votre démission. » Et de fait, si le président sortant était raisonnable, intelligent et avait la capacité de déterminer son intérêt réel, il n’hésiterait pas un instant à présenter sa démission.
Cela nécessite une explication. Les crimes commis par Trump contre l’Etat fédéral, contre le peuple américain et contre de simples citoyens avant et après son élection à la présidence se comptent par dizaines sinon par centaines. Avocats, hommes politiques, intellectuels et académiciens lui prévoient des procès en cascade dès le 21 janvier prochain, le jour où il deviendra un simple citoyen.
Démission vs immunité
Or, en démissionnant, il sera immédiatement remplacé à la tête de la Maison Blanche par le vice-président Mike Pence qui y restera jusqu’au 20 janvier 2021. Dans ce cas de figure, Mike Pence aura le pouvoir de décréter le pardon pour son ami Trump qui sera immunisé de toute poursuite judiciaire.
D’ailleurs, John Witbeck argumente son conseil sérieux et raisonnable à Trump. Et ce, en se référant à l’histoire américaine, et plus particulièrement à l’année 1974. Cette année là, et suite au scandale du Watergate, Richard Nixon avait démissionné. Le vice-président Gerald Ford le remplaça à la tête de l’Etat fédéral. Sa première décision était de décréter le pardon en faveur de Nixon qui échappa à toute poursuite judiciaire et évita la prison.
Mais le problème avec Trump, c’est qu’il est convaincu non seulement de n’avoir commis ni crimes ni fautes. Mais que, durant les quatre ans de sa présidence, il n’a cessé d’œuvrer pour le Bien de l’Amérique et du monde…