Le Forum du dialogue politique libyen se tient actuellement à Tunis. Lors de son allocution inaugurale, le président de la République estime qu’il est hors de question de diviser la Libye. Et que le peuple libyen, l’un des plus homogènes au monde, saurait trouver une solution libyo-libyenne. Et ce, en dehors de toute intervention étrangère.
Alors, quelles sont les chances réelles de succès du Forum de dialogue politique libyen? Sachant qu’il est organisé en Tunisie à l’initiative et sous l’égide de l’ONU.
En effet, la diplomatie tunisienne quasi absente du dossier libyen saura-t-elle se hisser au niveau de cet événement international? Et ce, pour tisser un réseau de liens solides avec les 75 représentants des différentes régions et composantes politiques, militaires et sociales de la scène libyenne. Pour se repositionner de nouveau dans ce pays limitrophe ravagé par la guerre civile entre la Cyrénaïque du Marechal Haftar et la Tripolitaine du gouvernement de l’Union nationale de Foued Sarraj.
Car, ce rendez-vous crucial ambitionne de parvenir à une réconciliation entre les différentes parties. Il vise aussi à élaborer une feuille de route pour des élections. En outre, il s’inscrit dans la continuité des dialogues politique et militaire parrainés par les Nations Unies en Allemagne, en Egypte, au Maroc, en Suisse et à Ghadames, en Libye.
En outre, il convient de rappeler qu’un cessez-le-feu a été conclu à Genève. Et ce, sous l’égide de l’ONU entre les différentes parties libyennes, le 24 octobre 2020. D’où la nécessité de consolider l’arrêt des hostilités dans une Libye plongée dans les affres d’une violente guerre civile; depuis la chute de l’ancien leader libyen, Mouammar Kadhafi, en 2011.
A noter que la cheffe par intérim de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye, Stephanie Williams prononçait son discours inaugural en arabe classique avec un charmant petit accent. Elle a averti d’emblée que « la route menant à ce forum n’était aucunement meublée de roses ».
Note d’espoir
Ainsi, elle poursuit: « Nous comptons fermement sur la volonté du peuple libyen et sur son droit de protéger sa patrie, sa souveraineté et la richesse de son pays ».
Et de lancer un message d’espoir: « La Libye est endeuillée par de longues années de guerres, de destruction et de dispersion. Sa relance sera possible en fonction de la détermination des Libyens; leur volonté et leur plein droit à protéger leur patrie, sa souveraineté et sa richesse ».
« Les élections doivent être l’objectif ultime. Nous avons besoin d’une feuille de route claire vers ces élections. Et ce, afin d’imposer une légitimité des différentes institutions ». A encore assuré la responsable onusienne en signe de conclusion.
« Un rendez-vous avec l’Histoire »
Dans son allocution d’inauguration, le président Kaïs Saïed a tenu pour sa part à rappeler que la solution en Libye « ne peut être que libyenne. Elle ne pourrait jamais se réaliser par l’usage des armes ». « C’est un rendez-vous avec l’Histoire. Les Libyens trouveront par eux-mêmes une solution satisfaisante pour les frères dans des moments difficiles ».
D’autre part, le chef de l’Etat estime que les dirigeants de la période transitoire ne devraient pas se présenter aux prochaines échéances électorales. Et ce, « afin d’éviter d’instrumentaliser les tensions actuelles pour servir telle ou telle partie ».
« Ni Est, ni Ouest, mais un peuple unique »
Le président de la République a également tenu à rappeler que: « Le peuple libyen est homogène. Il est ainsi en mesure de franchir toutes les difficultés et toutes les entraves, lorsqu’il n’y a pas d’intervention étrangère ».
« Certains parlent de l’Est et de l’Ouest,; mais le peuple libyen est unique », assure-t-il.
« Il est hors de question de diviser la Libye. Il faut récupérer toutes les armes qui circulent dans le pays; afin d’éliminer toute force armée illégitime et illégale », a martelé au final Kaïs Saïed.