Comment traiter la crise tunisienne post-révolution ? Des comptes dans le rouge, un endettement élevé, un chômage au plus haut niveau et un exode de la jeunesse vers l’Europe !
Ces différents phénomènes de crise : gabegie politique, terrorisme, blocage de la production…s’expliquent par une dérive post-révolution. Celle-ci a annihilé toute politique de développement. En effet, cette dérive a divisé la société par une bipolarité. Remettant en cause le consensus populaire sinon révolutionnaire. Cette raison profonde a occulté les priorités de l’heure. Pour y remédier, me semble-t-il, trois exigences s’imposent :
- En premier lieu, le développement de l’infrastructure. Les investisseurs nationaux et étrangers sont peu portés à s’installer dans des régions loin des centres de décision. Or, la Tunisie a besoin de créer des pôles de développement. Assurant un rééquilibrage de la géographie économique;
- A propos de la stabilité politique. La Tunisie a multiplié les présidents de la République. Les chefs de gouvernement et les remaniements ministériels. Excluant ainsi d’avoir une vision sur les moyen et long termes;
- Quid de la restauration de l’autorité de l’Etat : fruit de la dissociation de l’Etat et de son impuissance, le blocage de la production, les sit-in, à l’appui des revendications remettent en cause le pouvoir central;
- Le prix à payer d’un redressement économique. Comment faire admettre les sacrifices que cela exige ? Alors que la population souffre de la précarité. De la hausse des prix. De la pauvreté visible de certaines catégories sociales.
Réformes audacieuses
C’est le moment ou jamais d’engager des réformes audacieuses. Mettant à l’ordre du jour une vision globale. Objet du plus large consensus. Associant les organisations nationales, les leaders d’opinion, les experts confirmés et les partis politiques.
C’est dans ce contexte que les compétences nationales pourraient agir. Et ce sans craindre d’être remises en question.
La Tunisie nouvelle a besoin d’un dialogue national. Qui rapprocherait les points de vue. Objectif : faire face aux défis.
Exigence absolue, il faut remettre le pays au travail. Tout en excluant les jeux politiques responsables des dérives partisanes.
Répondant aux vœux de certains analystes, le 5 novembre, le Président de la République a affirmé sa volonté de prendre l’initiative d’un dialogue national global.
Une mobilisation générale permettrait d’engager la relance économique. De redresser la situation sociale. Et d’assurer les conditions d’une promotion citoyenne.
Wait and see.