« L’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine – ZLECAF attend encore les ratifications de 24 pays, membres dont la Tunisie. Et ce, après le dépôt par l’Angola de son instrument de ratification auprès de l’Union africaine la semaine dernière. » C’est ce qu’indique la Commission Economique pour l’Afrique (CEA).
Ainsi, le 14 octobre dernier, le directeur de la Coopération avec les pays africains et l’Union Africaine, Chaouki Jaballi apportait des précisions. Il affirmait que « les instruments de ratification par la Tunisie de la convention de la ZLECAF étaient déjà signés par le Président de la République, Kaïs Saïed. Ils devraient être déposés dans les prochains jours (à partir de la date précitée) à la Commission de l’Union Africaine (UA) ».
En effet, la Tunisie a ratifié, le 22 juillet 2020, la convention relative à la ZLECAF. Depuis, elle prépare activement, en collaboration avec la CEA (bureau de l’ Afrique du Nord), la stratégie nationale relative à la mise en œuvre de cette convention.
Tous les regards se tournent désormais vers les 24 pays signataires qui n’ont pas encore ratifié le traité. Pour rappel, cet accord est entré en vigueur le 30 mai 2019. Et ce, après la ratification du traité par 22 pays, nombre minimum requis. De ce fait, les échanges devaient débuter le 1er juillet 2020. Mais ils ont été reportés de six mois, en raison de la pandémie de Covid-19.
Un potentiel de rassembler plus de 1,2 milliard de personnes
Car, la ZLECAF vise à créer la plus grande zone de libre-échange au monde et d’inaugurer une nouvelle ère de développement. Avec le potentiel de rassembler plus de 1,2 milliard de personnes. Pour un PIB de plus de 2 500 milliards de dollars.
En outre, elle a le potentiel de générer une gamme d’avantages. Et ce, grâce aux: économies d’échelle; l’expansion des échanges; la transformation structurelle; l’emploi productif; et à la réduction de la pauvreté.
En dépit de la pandémie de coronavirus, les experts de la CEA affirment que la ZLECAF peut aider le continent à réduire l’impact de cette pandémie et accélérer sa reprise économique. Et ce, grâce à une baisse de la fragmentation du marché continental. Mais aussi au développement de chaînes de valeur africaines. Ainsi qu’à la mise en place de conditions favorables à la diversification des économies.
Par ailleurs, la mise en place de la ZLECAF offrirait aux entreprises un nouveau souffle. Et notamment aux PME, particulièrement touchées par la Covid-19. Car, elle donnerait l’opportunité d’accéder à de nouveaux marchés d’approvisionnement et de vente; notamment en ligne.
Par contre, des représentants des ministères du Commerce, du secteur privé et de chercheurs des pays de l’Afrique du Nord ( la Tunisie, l’Algérie, l’Egypte, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et le Soudan) notent le retard pris dans le processus de mise en place de la ZLECAF. Ils ont souligné la difficulté de poursuivre les négociations à distance.
Pour accélérer la mise en place de la ZLECAF, ils ont recommandé de rattraper le retard des négociations autour du commerce électronique, qui a pris une importance significative durant la crise sanitaire. De même que d’accélérer les négociations sur les services et l’harmonisation des normes et réglementations techniques. Pour réduire les obstacles non tarifaires au commerce. Et veiller à la mise en place de règles d’origine bénéficiant en priorité aux pays membres.
Avec TAP