La députée, Semia Abbou a évoqué, lundi, lors d’une plénière à l’ARP, des soupçons de corruption concernant le champ gazier « Nawara » au sud tunisien. Elle précise que les soupçons concernent le gonflement des factures et du coût de réalisation du projet.
Elle a accusé à ce sujet, un responsable au sein de l’ETAP sans citer son nom. Et ce dans son intervention, lors de cette plénière, au cours de laquelle les députés ont adressé de questions orales aux ministres de l’Industrie, de l’Energie et des Mines et aussi celle de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques. La députée du Courant démocratique a demandé à la ministre de l’Industrie, des éclairages sur le coût du projet Nawara. Elle demandé , également, des explications sur les raisons derrière le retard de son exécution. Etant donné que l’entrée en production du champs a enregistré en retard de 18 mois.
La ministre a précisé que le coût global des trois composantes du projets est estimé à 688 millions de dollars. Les trois composantes du projet sont :
-Unité de traitement de gaz au sein du champ;
-Pipeline reliant le champ à Gabès;
-Unité de traitement à Gabès.
La ministre a à cet effet évoqué un conflit juridique qui oppose l’ETAP et l’entreprise autrichienne OMV, en leurs qualité respectives de promoteur du projet et maitre d’ouvrage au Consortium MAX STREICHER GmbH & Co. KG et Bouchamaoui Industries LC, chargés de la construction du pipeline de 374 km de longueur, concernant une demande de révision et d’ajustement du coût.
Selon la ministre, le consortium Max Streicher et Bouchamaoui ont été chargés de réaliser une unité de traitement initial. Et ce moyennant un coût estimé à 251,3 millions de dollars. Ils ont appelé à réviser des coûts de travaux additionnels, estimés à 360 millions de dollars.
Mais d’où vient le retard
La ministre a expliqué que le retard revient à des difficultés foncières. Et ce au niveau de la station de traitement à Ghannouch. Mais aussi à des problème d’ordre social en plus de difficultés financières et du conflit juridique déjà cité.
Le coût initial du projet avec toutes ses composantes, est estimé, selon la ministre, à 1065 millions de dollars. Ce coût pourrait atteindre, au terme du projet, 1217 millions de dollars.
Les premiers tests de production ont été entamés, le 5 février 2020 et la vente du gaz commercial, prévue le 10 mars 2020, a démarré effectivement le 29 mars 2020.
Le volume de production quotidienne du gaz commercial a atteint environ 2 millions m3 et 2300 barils de condensat au cours du mois de juin 2020. D’après la ministre, la production au niveau de ce champ a régressé progressivement. Et ce suite à la fermeture de la vanne n°4 à la région d’El Kamour, avant d’être suspendue définitivement le 2 octobre 2020, en raison de l’épuisement de la capacité de stockage.
En effet, le gisement « Nawara » est un gisement de gaz et condensat situé au sud tunisien dans le bassin de Ghadamès à environ 50 km au Sud-ouest des installations de production de Hammouda et Oued Zar
Le projet Gaz du Sud «STGP» a été initialement dimensionné pour une capacité de traitement de 4,4 millions de Nm3 /jour, avec possibilité d’extension pouvant aller jusqu’à 8,8 millions de Nm3 /jour, selon l’ETAP.
Après le départ d’ENI en janvier 2013, ETAP et OMV ont décidé d’insérer, le pipeline principal de 370 km vers Gabès et l’unité de traitement de gaz, dans le projet de développement de Nawara.
Avec TAP