Le vaccin de la grippe ne produit pas une immunité spécifique contre la COVID-19. Ce qui veut dire qu’il pourrait renforcer les réponses immunitaires non spécifiques contre d’autres agents pathogènes. C’est ce qu’on révélé les experts dans un document publié mardi par l’Instance nationale de l’évaluation et de l’accréditation en santé (INEAS).
La vaccination contre la grippe intervient dans le contexte particulier de la pandémie COVID-19.
Selon le même document, une potentielle co-infection risquerait d’aggraver leur pronostic. Outre le risque d’amplifier le nombre de cas de maladies respiratoires aiguës. Ce qui provoquerait une forte pression sur le système de santé.
En plus de réduire la mortalité et la morbidité imputables à la grippe, la vaccination contre la grippe au cours de la pandémie COVID-19 permettrait, d’après les experts, de minimiser l’impact négatif de la grippe. Ainsi que la pression sur le système de santé déjà surchargé par la crise sanitaire. Et d’optimiser la consommation des ressources.
Au vu du contexte pandémique et compte tenu de la quantité limitée de vaccins disponibles, tous les groupes prioritaires pour la vaccination antigrippale préalablement définis en dehors du contexte pandémique sont toujours d’actualité avec un changement de l’ordre des priorités.
Ainsi, selon la priorisation décrite par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le personnel de santé serait parmi les groupes les plus prioritaires. Outre les personnes âgées de plus de 65 ans. Notamment celles présentant plusieurs comorbidités (diabète, HTA, asthme et autres maladies cardiaques ou pulmonaires chroniques, etc.). Suivies de celles présentant une seule comorbidité. Les autres groupes à risque sans ordre particulier sont les femmes enceintes, les personnes atteintes de maladies chroniques et la population pédiatrique.
Selon les données de l’Institut national de santé publique (INSP), la grippe et les pneumopathies qui lui sont imputables sont responsables de 2,4% (666 décès) de l’ensemble des décès enregistrés dans notre pays en 2017 contre 2% en 2013.
Vaccination antigrippale chez les personnes atteintes de COVID-19
Par ailleurs, la vaccination antigrippale chez les personnes atteintes de COVID-19 à leur sortie de l’hôpital pourrait augmenter la couverture vaccinale. Notamment chez les personnes présentant un haut risque de complications liées à la grippe. Toutefois, les experts soulignent qu’il n’existe pas à ce jour de données sur la sécurité, l’immunogénicité ou l’efficacité des vaccins antigrippaux chez les personnes atteintes de COVID-19 permettant de déterminer le moment optimal de la vaccination antigrippale. Notamment chez celles atteintes d’une forme grave ou critique ayant nécessité un traitement anti-inflammatoire à courte durée d’action. Par exemple, la dexaméthasone ou des immunomodulateurs à longue durée d’action.
Les cliniciens devraient envisager de retarder la vaccination antigrippale des patients atteints (ou suspectés) de COVID-19 jusqu’à leur guérison. Et ce, afin de réduire le risque de transmission aux vaccinateurs. Si la vaccination contre la grippe est retardée chez ces personnes, il convient de rappeler aux patients de revenir se faire vacciner contre la grippe. Et ce après s’être remis de leur maladie aiguë, indique le document.
En outre, les experts signalent qu’il est primordial d’assurer la logistique nécessaire pour maintenir les mesures barrières contre la propagation du SARS-CoV-2. Et ce dans le but de garantir un accès facile et sécurisé au vaccin pour les personnes vulnérables.
Avec TAP