Des artistes ont entamé, vendredi, un sit-in ouvert à la Cité de la Culture à Tunis. Ils revendiquent la poursuite des activités culturelles et artistiques. Car faut-il encore le rappeler ? Actuellement, toutes les activités culturelles sont à l’arrêt à cause du bilan alarmant de la Covid-19.
Le syndicat tunisien des professions musicales et des professions apparentées et le Syndicat national indépendant des professionnels des arts dramatiques ont, auparavant, organisé une conférence de presse pour, entre autres, réclamer le versement des redevances aux artistes.
Maher Hammami, secrétaire général du Syndicat tunisien des professions musicales et des professions apparentées, a critiqué « l’obstination » du gouvernement à l’égard des revendications des artistes.
Il a évoqué des redevances des artistes auprès du ministère toujours impayées qui avoisinent les 46 millions de dinars dont certaines remontent à l’année 2017, a-t-il dit. Hammami appelle le ministère des Finances à permettre aux Délégations régionales des Affaires Culturelles de payer les redevances aux artistes.
Les six millions de dinars d’aides supplémentaires récemment annoncées par le Gouvernement au profit du secteur culturel n’ont pas encore été payées, selon le syndicaliste.
Les dettes des artistes s’accumulent
Les dettes des artistes auprès des caisses de la sécurité sociale s’accumulent, a-t-il encore dit. Il évoque la conjoncturelle actuelle qui ne leur permet pas d’honorer leur engagements financiers.
Autour des incidents survenus le 16 novembre devant le ministère des Affaires Culturelles, Hammami a dénoncé «la violence» contre les artistes. D’ailleurs, il cite des preuves sur l’implication de certains sécuritaires, accusés d’avoir pulvérisé les artistes avec du gaz lacrymogène.
Il menace de « saisir la justice, à moins que le ministère de l’Intérieur ne présente ses excuses ».
Des fausses promesses
Pour sa part, Jamel Aroui, secrétaire général du Syndicat national indépendant des professionnels des arts dramatiques a parlé « des fausses promesses » du gouvernement en faveur du secteur culturel.
Il assure que certains artistes dans le secteur du théâtre n’ont pas eu de subventions. Et ce depuis le début de la pandémie. Il s’est également demandé sur le sort des allocations du Fonds relance culture (FRC) estimées à 30 milliards.
Que 900 mille dinars
A cet égard, il appelle à l’ouverture d’une enquête au sujet de l’argent disparu du Fonds. Selon ses dires, il n’y reste que 900 mille dinars.
Par ailleurs, il a encore annoncé la poursuite des manifestations dans les prochains jours. Et ce, afin de réclamer une hausse du budget alloué au ministère des Affaires Culturelles.
La conférence de presse a eu lieu sous tension. Et ce en raison de l’opposition de certains artistes à la présence de la députée Abir Moussi et présidente du Parti destourien Libre (PDL). Ils craignaient la politisation de leurs revendications.
Moussi a affiché sa solidarité avec leurs revendications. Elle assure que sa présence était en tant qu’élue du peuple.
Le 16 novembre, des dizaines de professionnels dans le secteur de la musique avaient observé à la place la Kasbah, un mouvement de protestation. Ils appelaient à mettre fin au couvre-feu décrété par le gouvernement. Et à la poursuite des activités culturelles et artistiques qui constituent leur unique source de vie.
En effet, un précédent sit-in des artistes avait eu lieu au mois d’août devant le siège du ministère des Affaires Culturelles. Ils protestaient contre la précarité de leur situation en cette période sanitaire exceptionnelle qui dure.
Une reprise progressive dans le secteur culturel entrera en vigueur le lundi 23 novembre. Le protocole sanitaire pour les activités culturelles et autres secteurs se poursuivra jusqu’au 6 décembre prochain.
En effet, la poursuite de son application dépendra de l’évolution de la situation sanitaire dans le pays.
Avec TAP