L’association « Aswat Nissâa » a émis plusieurs recommandations. Il s’agit du renforcement des mécanismes d’élimination de toutes les formes de discrimination basée sur le genre sur les lieux de travail, publics et privés, ainsi que la fourniture de la couverture sociale au profit des personnes exerçant un emploi précaire. Et ce dans une étude qui porte sur l’inclusion de l’approche du genre dans les textes juridiques relatifs à la sécurité.
L’étude a porté sur 86 textes juridiques. Elle a conclu la nécessité d’exhorter les institutions des secteurs public et privé. Elle recommande, également, l’adoption des chartes qui préviennent le harcèlement sur le lieu de travail. En effet, l’association Aswat Nissâa a présenté les résultats de l’étude aujourd’hui dans le cadre d’une visio-conférence.
L’analyste en politiques publiques au sein de l’association, Rahma Chaâlan, a appelé à prendre en compte les besoins spécifiques des personnes handicapées. Et ce lors de la préparation de textes visant à réduire la discrimination fondée sur le genre social. Et à fournir les fonds nécessaires pour mettre en œuvre des programmes de budgétisation prenant en compte l’élément du genre.
Des chiffres qui interpellent
Elle a appelé au renforcement des mécanismes de prévention contre la violence à l’égard des enfants et des femmes pendant la période de confinement, à travers la mise à disposition des moyens de prise en charge et d’hébergement.
Parmi les recommandations issues de cette étude, figure également, :
–L’égalité d’accès aux établissements de santé, en lien avec la pandémie Covid-19;
-L’énonciation de l’égalité des salaires entre les deux sexes en temps de crise sanitaire;
-La fourniture des conditions de transport adéquates et qui garantissent la dignité humaine aux travailleuses du secteur agricole, notamment dans les zones rurales, et l’impératif d’obliger les propriétaires des moyens de transport à fournir le niveau minimum de prévention.
L’inclusion de l’approche du genre dans les textes juridiques vise à lutter contre la discrimination fondée sur les rôles sociaux. Elle vise à réaliser l’égalité dans les droits et devoirs dans les domaines vitaux. Et ce entre tous les membres de la société. Lit-on dans la prélude de l’étude.
Les textes juridiques analysés sont répartis en 24 textes réglementaires ou décrets, 7 textes réglementaires et 43 textes relatifs aux nominations. Châalan a indiqué à cet effet qu’il y avait eu un total de 104 désignations au cours de la période allant de janvier 2019 à août 2020, dont 33 à la Présidence de la République, 7 désignations dans des instances constitutionnelles et 64 nominations dans les gouvernements d’Ilyes Fakhfakh et de Hichem Mechichi, soulignant que la composante féminine n’a pas dépassé le taux de 25% des désignations combinées, contre 75% pour les hommes.
En effet, la représentation des femmes a atteint 29% contre 71% pour les hommes. A la Présidence de la république, la représentativité des femmes n’a pas dépassé les 21% contre 79% pour les hommes.
L’étude a conclu que la représentativité des femmes est faible. La même source affirme qu’elle n’est pas conforme au principe de l’égalité des chances et de l’égalité des sexes.
L’application de la loi fait défaut
De son côté, l’ex ministre de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Séniors, Asma Shiri a souligné lors de ce séminaire, la faible représentation des femmes aux postes de décision, au niveau des emplois civils supérieurs, où elles sont présentes à un taux de 70% au stade des concours d’entrée permettant l’accès à ces postes, alors qu’elles ne sont que 5% occupant les fonctions de chefs de cabinet, consultants ou président directeur général.
Elle a évoqué la faible représentation des femmes au postes de décision au sein des partis politiques. Elle considère que le législateur tunisien a stipulé une approche de genre. Mais le problème consiste en l’application de cette approche.
Par ailleurs, elle a appelé l’ARP à proposer des projets d’amendement de la loi sur les partis politiques. Et ce afin de faciliter l’accès des femmes aux postes de décision au sein des partis. Ainsi qu’à revoir la loi électorale et à approuver la parité horizontale de manière à garantir l’accès des femmes à ces postes.
Avec TAP