Une étude de terrain réalisée par l’organisation non gouvernementale « International Alert » a défini les perceptions des jeunes tunisiens des dangers les plus importants auxquels ils sont confrontés. Elle a définit, également leurs représentations et pratiques de la politique et de la religion dans trois zones géographiquement dispersées et similaires en termes de caractéristiques sociales de la population. Il s’agit de Tataouine Nord, Kasserine Nord et Douar Hicher (gouvernorat de la Manouba).Chômage, la toxicomanie et le terrorisme sont les trois phénomènes identifiés par l’étude.
Cette étude est intitulée « Jeunes marginalisés: représentations des menaces, de la politique et de la religion ». Elle s’est basée sur un échantillon de plus de 1300 jeunes hommes et femmes. Ils sont issus des délégations de Tataouine Nord, Kasserine Nord et Douar Hicher dans le gouvernorat de la Manouba. La majorité des personnes interrogées étaient âgées de 18 à 34 ans. Le chômage arrive en tête du classement des menaces que craignent ces jeunes, avec 62,4% de l’échantillon à Tataouine Nord. Et 40% dans chacun de Kasserine Nord et Douar Hicher. Révèle l’étude. Ainsi, le chômage demeure le plus grand problème pour les jeunes.
L’étude a aussi démontré que la toxicomanie se classe au deuxième rang en termes de risques que les jeunes appréhendent. 27,6% des jeunes de Kasserine nord, 26,1% à Douar Hicher et 18,4% à Tataouine Nord. Plus de 18% de l’échantillon de la délégation de Kasserine nord estiment que le phénomène du terrorisme figure sur la liste des dangers les plus importants auxquels ils sont confrontés. Tandis que le pourcentage dans la délégation de Douar Hicher est de 10,9%. Et dans une moindre mesure dans la délégation de Tataouine Nord où le taux de personne qui croient que le terrorisme était un danger est de seulement 4,6%.
Par ailleurs, le phénomène de la migration irrégulière, arrive en troisième position dans la délégation de Tataouine Nord avec 12,5%. Ce taux ne dépasse pas 6,4% à Douar Hicher et 2,9% à Kasserine Nord.
La migration irrégulière est la pratique la plus courante dans toutes ces régions. En effet, 82,4% des personnes interrogées à Douar Hicher ont déclaré connaître des jeunes qui ont tenté de quitter le pays clandestinement. Ce pourcentage est de 81,2% à Tataouine Nord et de 68,2% à Kasserine Nord. Sur le plan politique, l’étude a démontré un intérêt croissant des jeunes pour les affaires publiques et la vie politique. Cet intérêt se traduit par leur forte participation aux élections de 2019. Il se traduit par le recours à de nouvelles formes de protestation et la participation aux mouvements sociaux.
Manque de confiance de certains jeune dans l’islam » institutionnel »
En effet, concernant la religion, l’étude évoque un « manque de confiance » de certains jeunes dans l’islam « officiel » ou « institutionnel ». En effet, 64,6% des jeunes interrogés à Douar Hicher considèrent que les fatwas émises par le Grand Mufti tunisien sont « sans importance ». Et ce contre 51, 4% à Tataouine Nord et 47% à Kasserine Nord.
Les membres de l’échantillon ne considèrent pas non plus les sources étrangères de fatwa comme importantes. D’un autre côté, les trois échantillons estiment que le prêche du vendredi (Khotba) représente la première source d’informations religieuses. Elle est suivi des livres religieux comme deuxième source et des programmes religieux sur les chaînes de télévision en troisième lieu. La majorité de l’échantillon considère que les sites religieux sur Internet ne sont pas importants.
Avec TAP