En Tunisie, le traitement de l’affaire d’El Kamour, permettant la reprise de la production du pétrole a suscité des critiques. La négociation entre le gouvernement et les dirigeants du sit in a été perçue par de nombreux observateurs, comme un signe de l’affaiblissement de l’Etat. D’autres observateurs font valoir la nécessité de respecter les engagements du précédent gouvernement, dans la continuité de l’Etat.
Fait important : la kamourisation a eu des effets d’entrainement, suscitant un lever de boucliers de nombreuses régions en Tunisie. Comment pouvait-on répondre à toutes les revendications, alors que le pays est endetté et les caisses de l’Etat peinent à assurer le paiement des dépenses budgétaires ?
Le chef du gouvernement a-t-il permis par sa tolérance des transgressions de l’Etat de créer des conditions d’un certain régionalisme latent que le régime de l’indépendance a condamné ? Comment expliquer la politique du laisser faire du gouvernement ? Ne faudrait-il pas adopter une politique globale, affirmant une vision d’avenir et mettant à l’ordre du jour les mécanismes de son application ?
Les sit ing des artistes et des hommes de la culture, dont les activités ont été bloquées dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie, s’inscrit dans une marginalisation effective de la culture, désormais sans ministre et sans programme de relance. Les conditions actuelles nécessitent une promotion de la culture et de l’éducation, un développement de leurs productions et des programmes d’éveil et d’esprit critique, d’une philosophie des lumières remise en cause par des nostalgies obscurantistes.
Marges de manœuvre limitées
Les grèves des juges s’expliquent par la nécessaire promotion de leurs charges et de l’affirmation de leur indépendance. Et ce dans le cadre des prérogatives que la constitution tunisienne confirme. Soyons à leurs écoutes. Améliorons les conditions de l’exercice de leurs responsabilités.
L’annonce par le gouvernement de l’étude d’une création d’un hôpital des juges est plutôt une dérive non justifiée. Il faut créer les meilleures conditions de soins à tous les citoyens, sans exclusive. Les mêmes données expliquent la colère des journalistes et l’annonce de leurs grèves. Ne tolérons pas les attaques dont ils sont l’objet, dans le cadre de surenchères verbales.
L’étude des budgets : le budget complémentaire de 2020 et le budget de 2021 montrent les limites des marges de manœuvre du gouvernement.
Le jeu non coopératif entre le gouvernement et la banque centrale de Tunisie aggraverait la situation. Les responsabilités des deux partenaires s’expliquent par la peur de l’inflation du gouverneur et la nécessité de trouver une solution, au déficit du budget du gouvernement. Leur coopération permettrait d’identifier des solutions, sans le recours à l’endettement.
N’était-il pas possible de limiter les dépenses du gouvernement, dans le cadre d’une politique d’austérité ?