Les magistrats poursuivront la grève jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. A affirmé le président de l’Association des magistrats tunisiens, Anas Hmadi.
Dans une déclaration accordée aux médias à l’issue d’une séance d’audition, tenue, vendredi, à l’Assemblée des représentants du peuple, par la Commission de la législation générale sur la crise du secteur de la justice, Hmadi a dit espérer que le gouvernement réagira favorablement aux revendications des magistrats.
« Le service judiciaire est complètement paralysé ». A-t-il déploré. Il appelle à garantir une protection sanitaire aux magistrats. Notamment après le décès de certains juges des suites de Coronavirus.
En effet, il a souligné l’impératif, pour l’Etat, d’assumer la responsabilité qui lui incombe. A savoir protéger les magistrats des pressions et des menaces auxquelles ils sont exposés. Le président de l’association appelle à hâter l’adoption du « Fonds pour la qualité de la justice ». Ainsi qu’à l’augmentation du budget du ministère de la justice, conformément aux normes internationales.
Par ailleurs, le président de l’AMT a insisté sur la nécessité de soutenir le Conseil supérieur de la magistrature. Notamment la partie qui défend l’indépendance et l’intégrité de la justice. La levée de l’immunité du premier président de la Cour de cassation Taïeb Rached, est « un signe très positif ». Pour lui, cela affirme que le « Conseil ne protège pas ses membres ni ceux qui occupent les plus hautes responsabilités judiciaires ».
Qu’en pense le ministre de la Justice
De son côté, le ministre de la Justice Mohamed Boussetta a appelé vendredi les magistrats qui réclament des majorations salariales à prendre en considération la situation financière du pays et les nombreuses difficultés auxquelles elle fait actuellement face.
Les régions défavorisées, et les jeunes sans-emploi à travers le pays devraient bénéficier de toute la priorité du gouvernement. Dit-il lors de son audition par la commission de législation générale à l’ARP.
Le ministre a dit comprendre les revendications sociales des magistrats. Mais, il estime que c’est « difficile pour le moment d’augmenter les salaires, en raison de la crise économique que traverse le pays ».
« Le gouvernement se penche actuellement sur la mise en place d’une approche pour résoudre les problèmes en suspens notamment en ce qui concerne le budget l’Etat ». A -t-il affirmé. Par ailleurs, le ministre a assuré que son département va prendre en charge les frais de soins des magistrats qui ont été infectés par la pandémie de coronavirus.
Avec TAP