Le Budget de l’Etat pour l’exercice 2021 est estimé à 52,6 milliards de dinars. Soit une augmentation de 1,8%, par rapport au budget actualisé de 2020. Il intervient à un moment où le pays table sur une croissance de 4% de l’économie l’année prochaine. Quelles sont les caractéristiques de ce budget ?
Hypothèses
Le gouvernement Mechichi s’est appuyé, dans l’élaboration du budget de l’Etat pour l’année 2021, sur les résultats actualisés de toute l’année 2020. Parmi lesquels un taux de croissance de -7,3%, en 2020.
Le gouvernement s’est basé également sur :
-Un prix du baril de pétrole Brent à 45 dollars pour toute l’année;
-Un taux de change du dollar à 2,800 dinars;
-Et une évolution des importations de matières premières de 9,9%. Et ce contre une régression des importations de 19,8%, selon les résultats actualisés pour l’année 2020.
Le gouvernement a élaboré le budget de l’Etat pour l’exercice 2021 sur la base des indicateurs du budget de l’Etat pour l’année 2020. C’est une année au cours de laquelle la Tunisie ; à l’instar de plusieurs pays du monde a subi des répercussions importantes de la crise de la pandémie de Covid-19 et un repli des ressources.
Recettes et dépenses
Le gouvernement compte sur une évolution des recettes fiscales de 13,9%. Et ce pour atteindre environ 29,7 milliards de dinars, dont des recettes directes de 12 milliards de dinars (en évolution de 10%) et des recettes indirectes de 16,9 milliards de dinars (en augmentation de 16,9%).
Le gouvernement vise à mobiliser environ 2,4 milliards de dinars, au titre de recettes non fiscales (sans tenir compte du recouvrement du principal des crédits), contre 2,8 milliards de dinars attendus pour l’année 2020, et 0,8 milliard de dinars, sous forme de dons extérieurs, contre 1,5 milliard de dinars, en 2020.
Le gouvernement prévoit des dépenses budgétaires de l’ordre de 41 milliards de dinars, en 2021, en baisse de 6,1%, par rapport aux résultats actualisés de 2020.
Les dépenses se répartissent entre les dépenses salariales, à raison de 20,1 milliards de dinars, soit 16,6% du PIB, contre 19,247 milliards de dinars (17,3% du PIB) actualisés pour 2020.
Les dépenses de compensation sont estimées à 3,401 milliards de dinars. Soit 2,4 milliards de dinars pour les produits de base, 0,4 milliards de dinars pour les hydrocarbures et l’électricité et 0,6 milliards de dinars pour le transport.
Le projet du Budget de l’Etat pour l’année 2021, prévoit également, la mobilisation de 7,1 milliards de dinars. Soit 5,9% du PIB, au titre des dépenses de développement. Cette enveloppe concerne les dépenses d’investissement et les dépenses des opérations financières et des interventions destinées au développement. Les dépenses du service de la dette s’élèvent, quant à elles, à 15,7 milliards de dinars. Elles se répartissent entre le principal de la dette (11,501 milliards de dinars) et les intérêts ou les dépenses de financement (4, 2 milliards de dinars).
Déficit et financement
Le gouvernement table sur une baisse du déficit budgétaire de l’Etat pour l’année 2021, hors dons et confiscations, à 7,3% du PIB, pour atteindre 8,8 milliards de dinars, contre 14,9 milliards de dinars, au cours de l’année 2020.
Les données font ressortir une baisse du déficit, (en tenant compte des dons de l’ordre de 850 millions de dinars), à 8 milliards de dinars. Soit 6,6% du PIB, poussant ainsi le gouvernement à emprunter 19,5 milliards de dinars, en 2021, dont 2,9 milliards sur le marché intérieur. Les prévisions du gouvernement tablent sur une dette publique de 92,7% du PIB, d’ici la fin de 2021, contre 90% attendus, en 2020 et 72,5%, en 2019.
Lecture des revenus et des ressources
Les prévisions du ministère de l’Economie et des finances tablent sur une augmentation des recettes fiscales de 13,9%. Et ce par rapport aux résultats actualisés, pour l’exercice 2020, dont 75% proviennent des ressources intérieures et 25% des taxes sur les importations. Les recettes fiscales intérieures devront augmenter de 13,3%, soit 2,5 milliards de dinars, tandis que les recettes des taxes sur les importations devront accroitre de 15,6%, pour atteindre 1 milliard de dinars.
Les impôts directs (impôt sur le revenu et sur les sociétés) augmenteront de 10%, en 2021, par rapport aux résultats actualisés de 2020, pour atteindre 12,8 milliards de dinars, grâce aux nouvelles mesures du projet de la loi de finances pour l’exercice 2021.
Les paiements indirects (droits de douane, taxe sur la valeur ajoutée et taxe sur la consommation) atteindront, en 2021, un montant de 16,9 milliards de dinars. Soit une évolution de 16,9% par rapport à l’année 2020.
Les recettes non fiscales (recettes pétrolières, le gazoduc de transport du gaz naturel de l’Algérie, les paiements du Fonds de garantie, les recettes de confiscation et autres recettes) sont estimées à 2,4 milliards de dinars, en 2021, soit une baisse de 11,5%, par rapport aux résultats actualisés pour l’année 2020.
Les ressources d’endettement atteindront 19,6 milliards de dinars, en 2021, sur la base du financement du déficit budgétaire et du remboursement de la dette publique pour 2021.
Avec TAP