Le député Hichem Ajbouni a critiqué, samedi, le projet de Loi de Finances 2021. Il estime qu’il s’agit d’un projet sans fil conducteur et qui ne repose sur aucune logique.
Intervenant à la plénière tenue, samedi après-midi, consacrée à la discussion du PLF 2021, Hichel Ajbouni a considéré que « le problème de l’économie tunisienne depuis des années, c’est son incapacité à créer la richesse. C’est une économie qui partage la pauvreté, à défaut de pouvoir partager des richesses ».
Le député a également fustigé « l’absence de réformes dans ce projet de Loi, dont la réforme du système de compensation. Ce qui ouvre la voie au détournement des produits subventionnés. Et ce, à l’instar des huiles végétales, des bouteilles de gaz et de la semoule subventionnée. Celle-ci est parfois utilisée pour l’alimentation animale alors qu’elle est subventionnée à raison de 97 dinars le quintal. Le coût du quintal s’élevant à 137 dinars, alors qu’il est vendu à 40 dinars ».
Mauvais signal pour les investisseurs
Il a également dénoncé « l’absence d’une volonté de lutter contre l’économie de rente. Celle-ci a étouffé l’économie nationale, bénéficiant à une minorité proche des partis politiques et de certains députés ».
Ajbouni a, par ailleurs, estimé que l’augmentation de l’impôt sur les sociétés exportatrices de 10 à 18% est un très mauvais signal pour les investisseurs nationaux et internationaux. Alors que le monde fait face à l’une des pires crises économiques depuis 1929.
D’après Ajbouni, « le ministre du Transport subit des pressions. Et ce, afin d’octroyer des privilèges illégaux à une personnalité. Celle-ci finance un parti faisant partie de la ceinture politique du chef du gouvernement ». En ce qui concerne l’économie parallèle, il a estimé qu’il s’agit là d’un système qui bénéficie d’une représentation au parlement. Pour lui, l’économie parallèle contribue au financement d’un certain nombre de partis et de politiciens.
D’un autre côté, il a appelé à trouver des solutions pour motiver les banques à accorder des prêts garantis par l’État aux entreprises en difficulté. En outre, Ajbouni a critiqué les mesures présentées dans le cadre du projet de la Loi de finances 2021 portant, notamment, sur le tourisme, telles que la réduction de la taxe sur la consommation appliquée sur les quads, les yachts et les bateaux de plaisance. Il a, en outre, souligné que ces dispositions ne peuvent pas sauver cette activité.
Pour sa part, la député Samia Abbou a indiqué que « ceux qui gouvernent réellement le pays, font partie des lobbies de l’économie, soupçonnés de contrebande, d’évasion fiscale…, et qui veulent contrôler les richesses du pays et la « vanne » du pétrole, du marbre, du gaz…
Avec TAP