Lors de la session d’examen du budget du ministère de la Justice, le lundi 30 novembre 2020, le ministre, Mohamed Boussetta, a déclaré qu’il est bien conscient du problème de la surpopulation carcérale.
S’agissant d’une question qui ne cesse d’être soulevée, le ministre a affirmé que le ministère de la justice, dans les années à venir, projette de mettre en œuvre un système de sanctions alternatives afin de soulager les prisons et faciliter la réinsertion des détenus.
114% : un chiffre qui nous pousse à réfléchir
En effet, le ministre a révélé certaines données inquiétantes :
Le taux d’encombrement actuel de 114% avait atteint par le passé 180%. Les prisons tunisiennes, censées abriter 19 382 détenus, en contiennent 22 964 (environ 13 mille prévenus et 9 mille condamnés). La plupart des prisons étaient d’anciennes fermes et des casernes d’où l’usure des bâtiments et de l’infrastructure.
Des solutions accessibles et peu coûteuses
En réponse aux points soulevés par les représentants du peuple, le ministre a exposé la démarche que son département compte suivre. Afin de remédier à la surpopulation carcérale.
S’adressant au ministre de la Justice, le député Abdelmajid Ammar (Ennahdha) a déclaré que ce surpeuplement important est dû au taux élevé de délivrance de mandats de dépôt.
A ce sujet, le ministre a précisé que son département étudie l’introduction de l’utilisation du bracelet électronique. Essentiellement pour les prévenus en état d’arrestation.
Il a aussi souligné le faible taux des bénéficiaires de sanctions pénales alternatives. Et qu’il est nécessaire d’orienter le système judiciaire vers l’application des peines de travail d’intérêt général.
L’amélioration de la situation des détenus
En réponse aux remarques portant sur le faible budget accordé aux services pénitentiaires. Tel que soulevé par la députée Amira Charfeddine (Qalb Tounes). Le ministre Mohamed Boussetta a expliqué que son ministère prévoit l’acquisition de 2700 lits d’ici la fin de l’année 2021. Répartis comme suit : 500 lits pour la Prison civile de Sousse, 300 lits pour la prison de Oudhna… Et que cette approche s’inscrit dans le cadre d’une stratégie visant à acquérir 4300 lits d’ici la fin de l’année 2023.
Le ministre a aussi mis l’accent sur le programme de réinsertion des détenus en démontrant les efforts fournis par le ministère de la Justice. Ce programme, en collaboration avec le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, a permis à 1780 prisonniers d’être formés en 2018. Outre 2152 prisonniers en 2019 et 1573 prisonniers jusqu’à septembre 2020.
Il a ajouté que ce programme de formation professionnelle intègre aussi les enfants puisque 1370 détenus ont eu la possibilité de suivre un programme de formation professionnelle. Au sein de 5 maisons de correction durant l’année scolaire 2019. Dont 411 ont obtenu leurs diplômes.