Halima Hammami, députée de l’Alliance de la dignité, a soulevé, mercredi, à l’ARP, « un dossier de corruption relatif à l’importation de semences et de céréales impropres à la consommation ». La député accuse « certains responsables du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche de spéculation en matière de vente des semences aux agriculteurs ».
L’alimentation des Tunisiens est « cancérigène », lance-t-elle. Et ce lors d’une plénière consacrée à la discussion du Budget du ministère de l’Agriculture. La député tire à boulets rouges contre les semences hybrides.
« Les semences vendues aux agriculteurs sont hybrides et ont un effet très nocif sur la santé ». A-t-elle dit. Elle ajoute « que des quantités de blé pourries ont été vendues aux minoteries et sociétés de fabrication de pâtes alimentaires à un prix de 104 dinars le quintal, puis mélangées aux quantités saines, pour les transformer en pâtes destinées à la consommation ».
Elle ne manque pas d’accuser le ministère d’imposer aux agriculteurs des semences hybrides. Pour elle, cela constitue une grave affaire. Elle a, par ailleurs, affirmé l’existence d’un lobby actif à l’extérieur et à l’intérieur du pays. Ce lobby profite de l’Etat tunisien en matière de semences. L’intervenante a évoqué des soupçons de corruption entachant la récolte record de 2019.
De son côté, le député, Hatem Mansi (Bloc de la Réforme) a indiqué que les fourrages sont vendus au marché noir à des prix exorbitants. Ce député souligne la nécessité de renforcer le contrôle des circuits de distribution. Et ce étant donné l’impact de la montée des prix des fourrages sur le prix des viandes à la consommation.
Il a également évoqué la question de la pollution marine. Cette pollution menace la richesse marine nationale dans les gouvernorats de Gabès, Mahdia et Sfax. Mansi a, en outre, appelé à lutter contre le phénomène de pêche anarchique et le problème de l’endettement des agriculteurs. Il a qualifié de « très faible » le taux de financement bancaire de l’investissement agricole estimé à 3%.
D’autres députés ont soulevé la problématique d’accès à l’eau potable dans les régions rurales et la pénurie d’eau destinée à l’irrigation plaidant pour la résolution de la problématique de l’eau et la finalisation du Code des eaux pour le soumettre à l’ARP.
Avec TAP