L’Etablissement de la Radio nationale décidait hier de la suspension de la directrice de Radio Monastir; ainsi que du responsable de sa programmation et deux animateurs. En effet, la Radio nationale juge que le sujet traité, hier mardi 01 novembre 2020, représente « une déviation de la ligne éditoriale ». Alors, la Radio Nationale prenait cette décision après la simple publication de ce message : hasard ou soumission?
Ainsi, les deux animateurs avaient proposé comme sujet à débattre: « L’intervention ou non de l’armée pour sauver le pays? ». Et ce choix suscitait maintes réactions auprès des auditeurs; mais aussi auprès des politiciens et d’autres personnalités publiques.
Radio Monastir : une affaire d’Etat
D’ailleurs, l’ancien président du bloc parlementaire d’Ennahdha Noureddine Bhiri s’adressait publiquement sur sa page Facebook officielle, au Président de la République Kaïs Saïed. En lui demandant d’intervenir en sa qualité de protecteur de la Constitution et de la légitimité électorale.
De plus, Noureddine Bhiri a même ajouté que « l’intervention devait se faire dans l’immédiat. Afin de défendre les institutions de l’Etat et assurer leur respect ».
L’armée : « un sujet tabou »
En outre, plusieurs personnes se sont prononcées. L’opinion publique s’exprime diversement sur le sujet traité par l’émission. Tandis que certains pensent qu’il est inconcevable d’encourager l’intervention de l’armée et que ceci peut être qualifié de « coup d’Etat militaire ». D’autres critiquent la « déification » de l’armée. Certains rappellent que « le sujet traité par les animateurs de l’émission n’est qu’un avis. Une partie de ce que le peuple exprime et défend ouvertement ».
A titre d’exemple, Sonia Dahmeni a mis en garde, aujourd’hui, sur les ondes de Radio IFM. Et ce, contre « la dangerosité d’un régime militaire; et aux répercussions sur les libertés des citoyens et citoyennes. Elle ajoute qu’un régime militaire serait pire que le règne de Ben Ali ».
D’un avis contraire, l’ancien ministre des Affaires locales, Lotfi Zitoun, sur la même plateforme choisie par son ancien camarade Noureddine Bhiri, affirme « qu’en démocratie il n’y a pas de sujets tabous ». Il estime que « la mise à l’écart des responsables de Radio Monastir est injuste et antidémocratique ». Tout en appelant à la révision de la décision de l’Etablissement de la Radio nationale. « Pas plus tard qu’il y a un mois de cela, on exigeait la levée de toutes les restrictions sur les licences de radio et de télévision ». Ainsi conclut-il son propos.