Le budget du ministère des Affaires culturelles pour l’année 2021 était en examen. Et ce, jeudi, au cours d’une séance plénière à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP).
En effet, les discussions autour du budget se déroulaient, au siège du parlement au Bardo. En présence de Habib Ammar, ministre des Affaires culturelles par intérim, et de certains membres de son département.
Ainsi, les députés furent unanimes à constater la faiblesse des financements réservés au ministère des Affaires culturelles. Ils estiment que le budget alloué au secteur ne répond pas aux besoins des professionnels.
Des réformes qui tardent à venir
En outre, les députés évoquaient les lacunes et les questions en suspens dans le secteur. Et notamment: la décentralisation culturelle; l’infrastructure des institutions; et le trafic illicite des biens culturels.
De même, le projet de loi relatif aux artistes et la crise sanitaire et ses effets sur le secteur dominaient les discussions des parlementaires.
Par ailleurs, dans sa réponse aux interrogations des députés, Habib Ammar relevait que le budget alloué à son département est effectivement assez faible. Et ce, compte tenu des défis actuels dans le secteur.
Il a fait savoir que l’évolution du budget de la Culture ne peut se réaliser en une période assez courte, de deux ou de trois ans. Alors, il estime important de mettre en place une feuille de route. Avec pour objectif la restructuration du secteur culturel, sur le moyen et le long terme.
Un secteur pourtant riche de créativité
Car, il est évident que la Culture est habilitée à devenir un secteur vital qui aiderait dans la création d’emplois. C’est ce qu’indiquait encore le ministre. Tout en préconisant de faire du partenariat public/privé une alternative pour le financement des projets culturels.
De plus, Habib Ammar a qualifié de « bureaucratie » le traitement du ministère avec ses partenaires. Ce qui empêche de régler certains dossiers en lien avec la gestion financière et les dettes en cours.
Le secteur de la Culture durement éprouvé
Quant aux répercussions de la crise sur le secteur, le ministre admet que les artistes sont les catégories les plus touchées. Tout en rappelant les diverses et décisions prises au niveau de son département, en vue de limiter ses effets.
A la fin de son allocution, il affirme que son département continuera à soutenir les festivals. Partant du fait qu’ils constituent des manifestations culturelles et artistiques assez importantes.
De ce fait, le budget du ministère des Affaires culturelles au titre de l’année 2021 est de 358,4 millions de dinars. Soit 0,68% du budget général de l’Etat. Contre 351 millions de dinars pour le budget de l’année en cours (0,74%). Il enregistre ainsi une évolution de 7.41 millions de dinars par rapport au budget de 2020.
Cependant, le ministre annonçait déjà les postes de dépenses de son ministère. Et ce, au cours de son audition devant la Commission de la jeunesse et des affaires culturelles, de l’éducation et de la recherche scientifique, le 24 novembre dernier. Puisqu’il indiquait que 54% du budget de son département seront réservés aux salaires du personnel dans les institutions culturelles publiques. Soit près de 194,4 millions de dinars.
Une évolution du budget insignifiante
Cette évolution dans le budget de la Culture demeure insignifiante dans la valeur globale du budget général de l’Etat. Le pourcentage du budget consacré à la culture s’est ainsi dégringolé de 5% par rapport au budget général de l’Etat, soit près de 0.74% de moins pour l’année 2020 et 0.68% pour l’année 2021.
Les discussions autour du budget consacré à la Culture coïncident avec une période trouble et la recrudescence des manifestations dans le secteur.
Tandis que la colère des professionnels monte d’un cran. Surtout avec l’arrêt quasi total de l’activité culturelle et artistique, décidé par le Gouvernement. Et ce, pour lutter plus efficacement contre la propagation de la Covid-19.
Sachant que les revendications sont multiples dans un secteur en difficulté. Et que la situation s’est encore amplifiée avec les restrictions. Ce qui a contraint des milliers de professionnels au chômage forcé.
En dépit de la reprise progressive, récemment annoncée, la Culture est parmi les secteurs les plus touchés depuis le début de la crise sanitaire, en mars dernier.
Avec TAP