Depuis janvier 2019, la Commission des stupéfiants des Nations unies (CND) a proposé une révision du statut du cannabis à usage médical. L’organe de l’ONU, chargé d’établir la liste des drogues au vu du droit international, devait se prononcer sur la question en mars 2019. Or la sensibilité du sujet a poussé les 53 Etats membres de la commission à exiger plus de temps pour réfléchir et prendre position.
Le cannabis, dont le commerce a but médical est particulièrement répandu sur la planète, figurait dans le tableau IV de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961. La convention a été promulguée par l’ONU afin de mettre en place un système international de contrôle des stupéfiants et de lutte contre leur trafic. L’ONU, en 1961, s’était déclarée « Soucieuse de la santé physique et morale de l’humanité ».
Pour ou contre ?
Les débats ont pris un certain temps avant de passer à la prise de décision. 25 pays étaient contre le déclassement du cannabis du tableau 4. Le Chili, ouvertement contre, a déclaré qu’ « il existe une relation directe entre l’utilisation du cannabis et l’augmentation des risques de souffrir de dépression, de déficit cognitif, d’anxiété, de symptômes psychotiques, entre autres ». Le Chili s’oppose au retrait de cette substance de la liste des drogues les plus dangereuses. Le Japon, quant à lui, a affirmé que l’usage de cannabis aurait des « effets négatifs sur la santé et la société, en particulier chez les jeunes ».
Pour ce qui est des autres membres de la commission, mis à part une abstention, 27 pays ont approuvé la modification du statut du cannabis dans les traités des Nations unies sur le contrôle des drogues. L’Équateur avait soutenu toutes les recommandations de l’OMS. Ce pays a demandé que la production, la vente et l’utilisation du cannabis soient régies par un cadre réglementaire afin de garantir « les bonnes pratiques, la qualité, l’innovation et le développement de la recherche ».
Les États-Unis ont voté pour le retrait du cannabis du tableau IV mais le maintenir dans le tableau I de la même convention. Les USA ont justifié cette prise de décision par la nécessité de maintenir un contrôle dans le cadre des conventions internationales.
Faire planer l’économie
Les pays qui ont autorisé la vente légale de cannabis ont démontré l’apport significatif à l’économie nationale de ce nouveau marché.
A titre d’exemple, la légalisation du cannabis a rapporté 125 millions d’euros durant les cinq premiers mois de l’année 2019 au Canada selon l’institut public Statistique Canada.
Les revenus de l’Etat ont ainsi subi une augmentation de 12,7 millions d’euros. Et ce grâce aux taxes fédérales durant la même période.
Aux Etats-Unis, l’industrie du cannabis représentait plus de 9,2 milliards d’euros en 2018 selon une nouvelle étude de New Frontier Data et d’après l’Institut de Taxation et de Politique Économique (ITEP), les Etats ont récolté près de 1,2 milliard d’Euro en 2018.