Couper l’eau potable durant quatre jours est aberrant, en ce début de 21ème siècle. En effet, la SONEDE fait ses siennes. Puisqu’elle prévoit des perturbations et des coupures de l’eau potable, à partir de mardi 8 décembre 2020. Et ce, depuis 8h00 du matin, jusqu’à vendredi 11 décembre… Les localités concernées sont celles de l’Ariana, la Soukra, Raoued, la Goulette, le Kram, Carthage, la Marsa et les Berges du Lac 1 et 2; sans oublier le Centre Urbain Nord et Est ». C’est ce qu’a fait savoir la SONEDE, dimanche, dans un communiqué.
Comment peut-on couper l’eau aussi longtemps? Et plus encore, comment réagissent les habitants de ces communes, qui devront rester sans eau durant presque quatre jours? Une première en Tunisie, probablement pas la dernière! Nous sommes parties à la rencontre des citoyens de l’Ariana.
Ainsi, Chiraz, salariée, nous confie: « Même si les travaux étaient programmés depuis longtemps, il aurait fallu que la Sonede s’adapte. Et notamment au vu de la pandémie qui nécessite des normes d’hygiène. Comment vont faire les établissements de santé et les familles dans ces zones densément peuplées de la capitale? »
Même son de cloche pour Salem, jeune salarié, qui lui aussi exprime son mécontentement. Il précise dans ce contexte: « Sinon pour les coupures d’eau, en tant que citoyen, je trouve cela inexplicable. Et si c’est à cause des travaux, les responsables de la Sonede auraient dû programmer dans la nuit, quand on suit la logique. Et non de le faire tout le long de la journée. Je trouve que cela s’aggrave de plus en plus. D’ailleurs, lors des dix ans écoulés, nous n’avions pas eu ce genre de problème. De plus, les coupures sont devenues une monnaie courante, sans préavis. Cela nous est arrivé vendredi dernier sans aucune information préalable. »
Par ailleurs, pour Mouna, citoyenne, la cinquantaine, les coupures d’eau sont devenues monnaie courante. De plus, il n’y a jamais de diffusion de communication, hormis un simple communiqué… D’ailleurs, je me pose la question de savoir à quoi cela sert de le faire tout le long des journées. Mais plus encore, ils oublient que nous vivons dans une période de pandémie. Ce qui me met en colère, c’est qu’on se retrouve devant le fait accompli à quelques heures du Jour J. »
Et de poursuivre: « Comment rester sans eau durant quatre jours… Pourtant, même dans les années 80, nous n’avions pas ce genre de problème. Je pense que la maintenance périodique aurait dû programmer d’avance ce genre de travaux.. Même l’ONAS aurait dû aussi faire son travail. Mais une chose est sûre, le pays se trouve dans l’impossibilité de faire des grands travaux. Désormais, on vit très difficilement dans ce pays… »
Rester sans eau, pour les habitants, c’est rester sans voix!