« Quelque 190 projets individuels et collectifs ont fait l’objet d’un financement en faveur des jeunes dans le secteur agricole. Outre la distribution d’enveloppes d’une valeur de 3,3 millions de dinars sur les cinq millions de dinars prévus. Et ce, dans le cadre du programme des activités pilotes inscrites dans l’initiative du voisinage européenne pour le développement agricole et rural en Tunisie (PAP-ENPARD) ». C’est que fait savoir le Directeur général des études et du développement agricole au ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Abdelhalim Gasmi.
« Le programme des activités pilotes a été lancé depuis 2018. Il se poursuivra jusqu’en 2021. Ce programme est dédié aux couches sociales les plus vulnérables et aux jeunes. Il couvre cinq gouvernorats. Il s’agit de Jendouba (Aïn Drahem), Siliana (Bargou), Sfax (Kerkennah), Kébili (kébili nord) et Médenine. En effet, près de 100 projets additionnels seront installés dans ces cinq gouvernorats à l’horizon 2021 ». C’est encore ce qu’ajoute Abdelhalim Gasmi. Il s’exprimait en marge de la troisième réunion du comité de pilotage du programme des activités pilotes.
Dans ce contexte, il précise que cette réunion a été consacrée à l’examen de l’état d’avancement de ces projets. De même, il indique que cette expérience pilote sera évaluée. L’objectif étant d’installer des projets similaires axés sur l’économie sociale et solidaire dans le reste des gouvernorats. Et ce, moyennant un financement du budget de l’Etat ou auprès des parties étrangères.
Difficultés administratives
Ainsi, le responsable soulignait que le programme a donné un élan au principe de la décentralisation et de la participation des habitants locaux, des administrations et des structures professionnelles. L’objectif étant de concevoir des scénarios de développement local dans les régions précitées. Il s’agit aussi de renforcer l’initiative privée auprès des jeunes.
De plus, le responsable observe que la plupart des difficultés sont d’ordre administratif. Empêchant de ce fait les jeunes de réaliser leurs projets. Telles que les difficultés d’obtenir des autorisations spécifiques et d’accéder aux zones industrielles dans les régions.
D’après lui, un nombre important de projets n’a pas été réalisé. Et ce, à cause du manque de financement nécessaire. Etant donné que les enveloppes allouées dans le cadre de ce programme sont attribuées, sous forme de dons ne dépassent pas le seuil de 80 mille dinars. Il cite aussi la difficulté d’obtenir des crédits bancaires pour faciliter aux jeunes chômeurs la couverture d’une partie du coût de leurs projets.
M. Gasmi précise, en outre, que la plupart des projets présentés par les jeunes promoteurs sont individuels. Alors que le gouvernement a tendance à soutenir les projets collectifs et former un petit noyau au niveau local. Et ce, pour impulser l’investissement et l’économie sociale et solidaire. Afin de créer une nouvelle dynamique dans les régions intérieures.
Notons que la réunion voyait la participation des représentants du projet « JOUD Nefzaoua » (Kébili), l’un des bénéficiaires du programme européen. L’objectif étant de faire connaitre les différents projets réalisés (63 projets, dont 49 en phase de production).
UE : des financements directs d’une valeur de 800 mille dinars
De son côté, le Coordinateur local de l’Initiative du voisinage européen dans le cadre du Projet « JOUD Nefzaoua », Fethi Elghoul, s’exprimait. Il évoque certains problèmes au niveau de la commercialisation de ces produits, à cause de la crise sanitaire. Il précise que l’Union européenne a octroyé des financements directs d’une valeur de 800 mille dinars. Et ce, en faveur de 136 jeunes promoteurs issus de la région de Kébili. En plus de l’appui et de la formation, en collaboration avec le ministère de l’Agriculture.
Pour sa part, le coordinateur du projet « Daflok » (Kerkennah), Kamel Ellafi, affirme que 14 projets ont été réalisés à Kerkennah. Et ce, dans le cadre du programme des activités pilotes, moyennant une enveloppe de 1200 MD. Ces projets consistent en le recyclage des plastiques, l’artisanat, l’élevage, le tourisme alternatif, les plantes aromatiques et médicinales, les pâtisseries, les cadeaux fabriqués en bois.
D’après lui, les promoteurs des projets à Kerkennah se situent dans la tranche d’âge entre 20 et 45 ans, dont 30% sont des femmes. Le programme a mis en place une méthode de travail participatif avec les acteurs locaux à Kerkennah, pour concevoir un modèle de développement local. Ce modèle vise à valoriser les ressources et à renforcer l’activité économique dans la région; à travers le financement des initiatives des jeunes au chômage.
Le responsable a, en outre, fait valoir que la réalisation des projets passe par le diagnostic de la réalité du développement dans cette région. Mais aussi la formulation d’un plan de développement participatif local. Puis l’appel des candidats à présenter des idées de leurs projets. Car, l’objectif est de bénéficier de financements pour se lancer enfin dans la phase de la réalisation.
Avec TAP