En prenant parti contre le régime algérien dans le conflit du Sahara occidental, Mohamed Moncef Marzouki s’affranchit du devoir de réserve qui incombe à tout ancien président de la République. S’attirant par la même les foudres de nos voisins algériens, très sourcilleux sur cet épineux dossier.
A 75 ans, on croyait que l’ancien président de la République Moncef Marzouki était un homme apaisé. Ayant quitté définitivement toute activité politique pour couler des jours paisibles dans une retraite dorée.
Mais, il n’en est rien. Car dans son costume de défenseur acharné des droits de l’Homme, un supposé statut qui ne convainc plus personne, notre Don Quichotte national a mis les pieds dans le plat. Et ce, à propos du sujet épineux du Sahara occidental, provocant ainsi l’ire de nos voisins algériens.
Or, la position de Marzouki envers l’Algérie est indécente et inopportune. Car en tant qu’ancien président, il a un devoir de réserve qui l’empêche de s’impliquer de près ou de loin dans ce genre de conflit explosif entre pays frères.
De même, l’ancien président semble avoir la mémoire courte. En effet, l’Algérie sœur n’est-elle pas l’un des rares pays à aider la Tunisie dans sa transition démocratique; et notamment dans sa guerre sanglante contre le terrorisme?
Par ailleurs, tout commençait lors d’une récente rencontre par visioconférence que tenait une ONG algérienne sur la situation des libertés et de la démocratie en Algérie. A cette occasion, l’ancien président tunisien critiquait sévèrement l’Algérie. En indiquant que « le régime algérien en déclin sur le plan politique et moral, vend des illusions aux Sahraouis qu’il détient comme otages au service d’un choix politique fallacieux ».
« Campagne haineuse contre l’Algérie »
Alors, la réponse cinglante de la part du militant des droits de l’Homme algérien, Mahrez Lamari, ne s’est pas faite attendre. Ce dernier accuse l’ancien président tunisien Moncef Marzouki de mener une « campagne haineuse contre l’Algérie. Visant à faire endosser à l’Algérie le blocage sur le dossier du Sahara occidental ».
Respect au peuple tunisien
Et de souligner « l’aveuglement de Moncef Marzouki qui consiste à ignorer une réalité historique établie et maintes fois confirmée par la légalité internationale. Une réalité qui repose sur un consensus international en tant que question de décolonisation. Et sur la responsabilité du Conseil de sécurité de l’ONU dans le processus de règlement devant conduire à l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental ». C’est encore ce qu’écrit Mahrez Lamari dans une lettre ouverte à l’adresse de l’ancien dirigeant tunisien.
En outre, dans sa lettre, le militant des droits de l’Homme Algérien renouvelait « sa reconnaissance et respect au peuple tunisien. Lequel a soutenu le combat et la Révolution nationale contre le colonialisme français. Et a accueilli et abrité les réfugiés algériens ».
« Convictions à géométrie variable »
Pour sa part, le professeur Chems Eddine Chitour, ministre algérien de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, réagissait également. Il qualifie Moncef Marzouki d’« avocat des mauvaises causes, ayant des convictions à géométrie variable ».
A ce propos, « il en est des relations entre l’Algérie et la Tunisie comme de relations entre frères. Le seul bémol est l’arrivée intempestive de Moncef Marzouki qui a outrepassé ses degrés de liberté et de bienséance pour des raisons personnelles. Une haine irrationnelle qui ne s’explique pas. Il faut le dire, l’Algérie tient à la sécurité de la Tunisie, à la fois sur le plan sécuritaire. Mais n’hésite pas aussi à l’aider financièrement– et c’est son devoir dans des situations délicates », souligne le ministre algérien. Il intervenait lors d’une contribution publiée dans le quotidien « Le Soir d’Algérie ».
Décidément, M. Marzouki a encore une fois perdu une bonne occasion de tourner sept fois sa langue dans sa bouche. Mais en est-il capable?