Le compte à rebours est déclenché pour la réexportation des déchets vers l’Italie. Alerté, le réseau d’ONG environnementales « Tunisie verte » s’est indigné du silence des autorités tunisiennes par rapport à cette affaire.
Il y a déjà plus d’un mois, depuis que ce scandale a été révélé au grand public par une émission d’investigation diffusée sur une chaîne télé tunisienne privée.
Une société tunisienne établie à Sousse procède, selon l’émission, chaque année à l’importation de près de 120 mille tonnes de déchets et reçoit, en contrepartie, l’infime somme de 48 euros pour chaque tonne de déchets importée. Les déchets importés sont de divers types dont des déchets hospitaliers.
« Tunisie Verte », réseau d’experts et d’organisations de la société civile, a précisé jeudi que par application de l’article 8 de la Convention de Bâle, les délais de réexportation de ces déchets sont de « 90 jours ». La Tunisie a officiellement notifié l’Italie à travers son point focal de la Convention de Bâle, qui siège au Ministère de l’Environnement et des affaires locales depuis le 23 octobre 2020, a précisé encore « Tunisie verte « . Faisant remarquer qu’il ne reste à la Tunisie « que moins de la moitié du délai accordé par la Convention pour éviter de se retrouver dans la fastidieuse procédure d’arbitrage ». Le réseau s’interroge également sur les bénéficiaires de ce retard.
L’affaire d’importation des déchets italiens par la société tunisienne « Soreplast » a fait l’objet d’une information judiciaire ouverte par le parquet de Sousse et d’une plainte adressée par le réseau au Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme. La société tunisienne en question procède chaque année à l’importation de près de 120 mille tonnes de déchets en provenance d’Italie et reçoit 48 euros pour chaque tonne de déchets importée. Les déchets importés sont de divers types dont des déchets hospitaliers.
Selon la douane plus de 70 conteneurs de ces déchets importés par cette société » ont été mis sous scellés », en attendant la décision de renvoi, outre les 212 conteneurs qui sont en attente dans le port de Sousse, alors que plusieurs vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux montrant l’ouverture de ces conteneurs et leur transfert hors du port.
Droits à la santé et à un environnement sain
Le Réseau Tunisie Verte, qui a publié son communiqué le 10 décembre, date de la célébration de la Journée internationale des droits de l’Homme, s’est étonné de « l’enfouissement de l’affaire ». Malgré tous les risques qu’une telle quantité de déchets puisse faire courir à la population tunisienne. Il s’est interrogé encore sur le sort des milliers de tonnes des déchets italiens gisant sur le sol tunisien depuis huit mois estimant que les droits des Tunisiens à la santé et à un environnement sain sont mis à mal.
Ils ont réitéré son appel au chef de l’Etat, au chef du gouvernement, aux ministres de l’Environnement et des Affaires étrangères sur l’urgence de les renvoyer illégalement vers l’Italie et d’agir de concert pour une meilleure gestion de cette affaire.
Jusqu’à présent, les autorités tunisiennes se sont contentées du limogeage du directeur général de l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED), de l’ouverture d’une enquête administrative outre l’ouverture d’une information judiciaire par le parquet de Sousse, contre la société tunisienne impliquée « Soreplast ».
Le réseau avait déjà accusé le département de l’environnement de « terrorisme environnemental» et critiqué « un système gangréné par la corruption et manipulé par des lobbys plus puissants que la justice, le ministère et l’Etat ».
Avec TAP