La Tunisie abrite, les 22 et 23 décembre courant, la 6ème édition du Congrès Arabe de l’Habitat. L’événement se tiendra pour la première fois, par visioconférence. Il portera sur le thème « les politiques et les stratégies de développement des zones anarchiques et de lutte contre leur expansion ». 22 pays arabes vont y participer.
En effet, « ce congrès vise à établir un diagnostic de la situation de l’habitat anarchique, à évaluer les programmes réalisés pour y pallier et les politiques de lutte contre sa propagation ». Indique le ministre de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Infrastructure Kamel Doukh. Et ce dans une interview accordée à l’Agence TAP. D’ailleurs, le ministre, précise que la lutte contre l’habitat anarchique est une priorité.
Le ministre affirme, également qu’il s’agit aussi, d’instaurer un cadre juridique et institutionnel adéquat. Et ce pour freiner la progression des constructions anarchiques et trouver des solutions d’habitat alternatif. Pour lui, l’objectif de l’événement en question consiste au renforcement de la coordination et du partenariat entre les pays arabes. L’objectif étant d’échanger les expériences et expertises dans ce domaine. Ainsi que les études relatives au traitement du problème des quartiers anarchiques.
Il a, à cet égard, fait savoir que la Tunisie présentera, à cette occasion, son expérience en matière d’éradication des constructions anarchiques et d’adoption d’une nouvelle approche dans le domaine de la promotion des quartiers populaires à haute densité de population.
Par ailleurs, Doukh a rappelé que le monde arabe a connu, durant la deuxième moitié du 20ème siècle, des mutations politiques et socio-économiques qui ont entraîné une croissance urbaine accélérée et inattendue. Cette dernière est à l’origine de l’apparition de quartiers populaires. Ces quartiers populaires ne respectent pas les règles de l’urbanisme. D’ailleurs, ils sont situés, généralement, aux périphéries des grandes villes.
En effet, ces quartiers anarchiques manquent d’infrastructures, d’équipements collectifs et des services les plus élémentaires. Ils sont la source de plusieurs problèmes dans les domaines de l’habitat, de l’environnement, du social, de la santé et de la sécurité. Face à cette situation, le ministre a indiqué que plusieurs pays arabes ont mis en place des programmes, des politiques et des stratégies. Ils visent l’amélioration des conditions de vie dans ces quartiers.
Des programmes pour réhabiliter les quartiers et constructions anarchiques
Il affirme que la Tunisie dispose de plusieurs programmes dans ce domaine. Et d’évoquer le programme des interventions réalisées par l’Agence de Réhabilitation et de Rénovation Urbaine (ARRU) pour la réhabilitation de près de 155 quartiers, sur tout le territoire national, dans lesquels résident 800 mille habitants, avec un coût estimé à 611 millions de dinars. Entamé en 2012, ce programme va s’achever fin 2021. L’objectif étant de lutter contre l’habitat anarchique.
« Une évaluation de ces interventions a montré un changement perceptible dans le quotidien des habitants de ces quartiers, en matière de raccordement au réseau d’assainissement, d’éclairage public et d’asphaltage des routes. Ceci a permis de réintégrer ces quartiers dans le circuit économique ». Le ministre a précisé que le nombre des quartiers urbains anarchiques s’élève à 1200 en Tunisie, indiquant, que son département va lancer la 2ème génération du Programme National de Réhabilitation des Quartiers Populaires, qui prévoit la réhabilitation de 146 quartiers (comptant 760 mille habitants), moyennant 664 millions de dinars.
D’ailleurs, « Ce programme va permettre l’aménagement de 2000 lotissements sociaux qui seront réalisés près des quartiers concernés par les interventions de l’ARRU et ce en vue de lutter contre les constructions anarchiques. Les études techniques concernant ce projet devraient démarrer en 2021 ».
Un programme spécifique pour le logement social pour lutter contre l’habitat anarchique
Interrogé sur l’approche du ministère en matière de lutte contre les constructions anarchiques qui ont proliféré depuis 2011, le ministre a fait savoir que les conseils municipaux élus joueront un rôle clé dans la lutte contre ce phénomène. Et de poursuivre que la Tunisie a mis en place un programme spécifique de logements sociaux, dont l’objectif est de fournir aux catégories démunies à revenu limité, un habitat décent. « Ce programme a permis de créer 2200 logements.
Il prévoit aussi, la construction de 1500 logements dont les travaux démarrent en 2021. En outre, 13 500 logements et lotissements sociaux seront également, réalisés. Et ce dans le cadre de ce programme. Le coût s’élève à 900 millions de dinars. En tout, quelque 234 mille personnes ont présenté des demandes pour bénéficier de logements sociaux en Tunisie ».
De la nécessité d’identifier les bénéficiaires
Et d’ajouter que « les gouverneurs et les commissions chargées d’identifier les bénéficiaires de ce programme, œuvrent à établir la liste des personnes concernées. Ainsi, il s’agit d’une avancée remarquable dans plusieurs gouvernorats. Actuellement, le travail se poursuit avec les gouverneurs, pour livrer les logements dans les plus brefs délais ».
Vers la construction de 40 mille logements
Par ailleurs, il a, reconnu, toutefois, l’existence d’un retard dans l’octroi de ces logements. Ce retard est dû à des procédures de vérification auprès des bénéficiaires. Dans le même cadre, il annonce que l’Etat remettra 331 logements sociaux à Kairouan à leurs bénéficiaires. D’ailleurs, l’Agence Foncière d’Habitation (AFH) propose également, plus de 3800 lotissements consacrés à l’habitat individuel et collectif. Ils sont répartis entre les différents gouvernorats. Ce qui va permettre de réaliser 40 mille logements outre les lotissements en cours d’aménagement aux :
-Jardins de Tunis à Manouba (220 lotissements);
-El Mhamdia à Ben Arous( 150 lotissements);
-Sidi Thabet;
-Ariana;
-El Montazah;
-Gafsa;
-Souani El Aneb au Kef
Avec TAP