Un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) propose un nouvel indice expérimental du progrès humain. Il tient compte des émissions de dioxyde de carbone et de l’empreinte matérielle des pays.
Ainsi, un IDH de 0,739 en 2018 place la Tunisie au 91ème rang mondial sur un total de 189 pays. A cet égard, la Tunisie est l’un des pays méditerranéens les plus exposés à la hausse des températures. De même qu’à la baisse des précipitations, l’élévation du niveau de la mer et aux phénomènes climatiques extrêmes. A titre d’exemple, 75% des terres fertiles sont exposées au risque de désertification.
Par conséquent, le rapport HDR 2020 du PNUD classe la Tunisie au 95ème rang mondial, avec un IDH de 0,740. Elle devance au niveau régional la Libye (105ème rang) et le Maroc (121ème rang). Sachant que la Tunisie se positionne au-dessus de la moyenne des États arabes de 0,703.
« Au PNUD Tunisie, nous œuvrons à limiter l’impact climatique sur le développement de la Tunisie. Notamment à travers les projets de résilience côtière, de limitation des émissions carbone. Tout en adoptant une approche axée sur le développement humain ». C’est ce que souligne pour sa part Steve Utterwulghe, Représentant Résident du PNUD en Tunisie.
Nouvelle époque géologique
Le rapport soutient qu’au moment où les peuples et la planète entrent dans une toute nouvelle époque géologique nommée l’Anthropocène, ou l’ère des êtres humains, il est temps pour tous les pays de repenser leur chemin vers le progrès. Et ce, en tenant pleinement compte des pressions dangereuses que les êtres humains exercent sur la planète. Tout en éliminant les déséquilibres flagrants de pouvoir et d’opportunités qui empêchent le changement.
L’indice montre comment la situation globale du développement mondial pourrait changer si le bien-être des êtres humains et l’allègement des pressions exercées sur la planète étaient tous deux au cœur de la définition du progrès de l’humanité.
L’indice ainsi ajusté fait ressortir une nouvelle vision du monde, moins optimiste, mais plus claire du progrès humain. Plus de 50 pays quittent le groupe à très haut développement humain, en raison de leur dépendance aux combustibles fossiles et de leur empreinte matérielle.
Selon le rapport, la prochaine étape critique du développement humain exigera que l’on travaille avec, et non contre la nature. En transformant les normes sociales, les valeurs ainsi que les mesures d’incitation gouvernementales et financières.
Au final, le rapport souligne que si nous arrivons à la fin d’une année qui a défié toutes les attentes, nous devons comprendre que la pandémie de COVID-19 est un signal d’alerte sur ce qui nous attend. Il est temps de réfléchir à la manière dont s’écrira l’histoire de cette nouvelle étape critique.