Le directeur général de la Commission tunisienne des analyses financières (CTAF) Lotfi Hachicha a annoncé aujourd’hui, lors d’une conférence de presse en ligne, que la nouvelle plateforme baptisée Hannibal, conçue pour faire face aux passeurs de fonds en devises, sera inaugurée et démarrera ses travaux au mois de janvier 2021.
Cette nouvelle plateforme sera inaugurée par le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT). Elle s’appuiera notamment sur des technologies très avancées comme le blokchain.
Le rapport d’activité de la CTAF pour 2018-2019 présenté aujourd’hui montre un changement, par rapport à 2017. Et ce, dans la structure des risques liés aux crimes mentionnés dans les dossiers traités par la Commission.
En effet, la commission a observé un nouveau mode dans le blanchiment d’argent. Ce mode est basé notamment sur le commerce ou le « Trade Based Money Laundering (TBML) ». Notons que la CTAF a identifié une liste de 16 personnes connues comme des passeurs de fonds.
Pour faire face à ce nouveau mode de criminalité financière, la CTAF a souligné que la stratégie de la Tunisie consiste à évaluer ces risques et ce en partenariat entre les secteurs privé et public ainsi que la signature des accords de partenariat avec les structures concernées par ce mode de blanchiment d’argent.
Dans ce même contexte, la BCT a mis en place le système « FinMonitor ». Et ce pour centraliser les informations financières relatives aux transferts de et à l’étranger (Swifts) à partir des établissements bancaires.
Au niveau de la supervision, il a été autorisé à la CTAF d’accéder aux bases de données du Réseau national des Entreprises (RNE), de la Douane Tunisie et de la TTN (Tunisie Trade Net).
Connecter les bases des données et harmoniser les taxes
Interpellé sur le financement extérieur de partis politiques, Lotfi Hachicha a précisé que la CTAF collabore avec la Cour des comptes dans ce sens. L’objectif étant de relever les dépassements. Et d’ajouter que « la loi de 2011 est claire. Elle interdit aux partis politiques de recevoir des financements extérieurs. La même loi interdit aussi aux banques de déposer des sommes reçues de l’étranger. Notamment dans les comptes des listes électorales et partis politiques ».
Intervenant lors de cette conférence de presse, Marouane El Abassi, gouverneur de la BCT, a fait savoir que pour réduire le cash dans l’économie, estimé entre 3 et 4 milliards de dinars et dû en majorité aux défaillances au niveau système de taxation, le plus important est de connecter les bases de données et l’harmonisation des taxes. « Un nouveau comportement s’impose », ajoute le gouverneur de la BCT.