« Les savoirs, savoir-faire et pratiques liés à la production et à la consommation du couscous » viennent d’être inscrits officiellement sur la liste du Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Réuni hier mercredi en visio-conférence, le comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco sous la présidence de la Jamaïque approuvait ce dossier de candidature 2020 conjointement déposé par la Tunisie, l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie.
Cette nouvelle inscription reconnaît la valeur exceptionnelle du couscous et des savoirs, pratiques et savoir-faire qui l’entoure, informe l’Unesco. Elle incarne également la coopération culturelle entre quatre pays qui ont ce patrimoine en commun – Algérie, Mauritanie, Maroc et Tunisie. Cette inscription témoigne des efforts particuliers menés par l’UNESCO pour encourager les inscriptions multinationales. Ces efforts visent à rapprocher des peuples et des cultures.
L’inscription illustre combien le patrimoine culturel immatériel peut être un sujet sur lequel les États se retrouvent et coopèrent. C’est d’ailleurs le sens de l’action de l’UNESCO: jeter des ponts entre les peuples, les rapprocher à travers des pratiques et des savoirs qu’ils ont en commun.
« Cette inscription conjointe est une très belle réussite. C’est un signe fort de reconnaissance culturelle et c’est aussi un vrai succès diplomatique, sur un sujet si important et si symbolique pour les peuples de toute cette région et bien au-delà. Ce consensus montre qu’un patrimoine culturel peut être à la fois personnel et exceptionnel et transcender les frontières », a déclaré Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco.
Un plat ancien
L’histoire de ce plat d’origine berbère, est non seulement très ancienne, car on mange du couscous depuis le Moyen âge au moins; mais aussi complexe et très variée, note l’Unesco.
S’il est difficile d’être définitif sur son histoire, les débats entre spécialistes ont émaillé les préparatifs du dossier de candidature. Car le couscous est un plat qui jalonne la vie des populations de ces quatre pays. En effet, il n’y a pas un mariage, une fête ou une réunion familiale sans couscous. C’est donc à la fois un plat de l’ordinaire et de l’exceptionnel. Il est associé tant aux joies qu’aux peines et consommé tant chez soi qu’en dehors.
Le couscous est bien plus qu’un plat. C’est un moment, des souvenirs, des traditions, des savoir-faire, des gestes qui se transmettent de génération en génération. Il y a ainsi autant de recettes et de variétés infinies de nuances entre les régions. La composition change selon les écosystèmes (plaines, montagnes, oasis, îles…). Pour conclure, le couscous est un véritable miroir des sociétés.
Il est à noter que cette inscription coïncide avec l’organisation de la quatrième édition du festival du Couscous Maghrébin. Ce festival se tiendra le 20 décembre à Tunis. Il se tiendra aussi du 23 au 27, le même mois au Sahel à Sousse, Monastir et Mahdia.
Avec TAP