La DGA de la SNIT, Société Nationale Immobilière de Tunisie, Houda Miaoui Charfi, a recommandé de renforcer les mécanismes de contrôle. Et ce dans le but de faire face au phénomène du logement anarchique. Tout en appelant les municipalités et les collectivités locales à appliquer les lois. Et ce dès le début, avant le lancement des travaux de construction.
D’après la DGA du SNIT, il ne faut pas tolérer les logements anarchiques afin d’éviter leur expansion au sein du pays. Estimant qu’il est inadmissible d’accepter la construction de ces logements, pour que l’État se retrouve, par la suite, dans l’obligation de réaménager ces zones.
« Les collectivités locales devraient être strictes à cet égard dès le début », a-t-elle réitéré, soulignant que la vente des lotissements anarchiques et non aménagés, constitue un crime de droit commun.
Par ailleurs, la responsable a mis l’accent sur l’importance de mettre à la disposition des citoyens des logements sociaux. Et d’ajouter que « le rôle de la SNIT pourrait se renforcer davantage, en cas de mise en place d’une politique claire qui œuvre à offrir aux familles tunisiennes des logements décents, à des prix étudiés. Dans ce cadre, elle a appelé l’Etat à soutenir les efforts déployés par la Société à cette fin.
«Durant les années 70 et 80, une famille sur huit a bénéficié d’un logement de la SNIT et 80% des ménages possédaient leur propre logement» a-t-elle, aussi, fait remarquer. En soulignant la grande différence entre la situation à l’époque et celle des dernières années.
Et d’enchaîner « durant les années 70 et 80, la société construisait près de 10 mille logements par an, contre 1000 logements/an. Et ce, durant les 10 à 15 dernières années ».
Cet écart s’explique, selon la responsable, par la montée des coûts, la rareté du foncier. Notamment dans la capitale et l’ampleur prise par le phénomène de l’exode.
La rareté du foncier a aussi, impacté la capacité de la société à construire des logements sociaux individuels, a-t-elle indiqué. En estimant que «la mentalité du tunisien demeure toujours défavorable à l’habitat collectif (dans des appartements)».
« Certains préfèrent même recourir à l’habitat anarchique. Et ce, malgré les risques qui en découlent (absence de certificats de propriété des terrains, absence des commodités nécessaires, insécurité…). Plutôt que d’acquérir un logement social dans un habitat collectif (Immeubles).
10% seulement des Tunisiens achètent un logement sans un emprunt
La DGA de la SNIT a souligné que l’opération de lotissement des terrains et leur aménagement, pèsent lourdement sur la société, proposant une intervention de l’Etat pour réduire les coûts des terrains.
Elle a indiqué que plusieurs personnes se sont adressées à la SNIT pour obtenir un logement mais ont ensuite renoncé. Car « la question du financement reste la pierre d’achoppement, pour le citoyen désireux d’acquérir un logement. Eu égard à la hausse des taux d’intérêt appliqués aux crédits, au taux de la TVA et à la difficulté d’obtenir un financement. Sachant que 10% seulement des tunisiens achètent un logement sans recourir à l’emprunt ».
Avec TAP