Le directeur du Centre arabe de recherches et d’analyses politiques et sociales (Caraps) de Genève, Riadh Sidaoui a exprimé son étonnement quant aux propos du chef du gouvernement Hichem Mechichi, lors d’une interview diffusée sur France 24.
Pour rappel, le Chef du gouvernement Hichem Mechichi avait déclaré lors de cette interview « qui dit migration clandestine dit terrorisme ». Le journaliste, choqué par de tels propos, ne manque de lui répondre « pas toujours ». Dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, Riadh Sidaoui affirme qu’ « on ne peut pas être plus français que les français ». Car « l’immigration légale ou illégale a ses raisons sociologique ». Explique-t-il.
Pour lui, ce phénomène n’a rien à voir avec le terrorisme. Il pointe du doigt les gouvernements successifs en Tunisie. Ces derniers ne répondent pas favorablement aux revendications économiques et légitimes de la jeunesse tunisienne. « Ces jeunes sont suicidaires. Ils mettent leurs vie en péril car ils pensent que leurs vie ne valent plus rien en Tunisie ». Continue-t-il.
Notre interlocuteur affirme que « même l’extrême droite n’ose pas proférer des propos pareils ». Et d’estimer que le chef du gouvernement a commis une erreur de communication. « Apparemment, il n’a pas d’expérience pour affronter les médias en général et les médias français en particulier ». Lance-t-il. M. Sidaoui affirme que les propos du chef du gouvernement sont bel et bien graves.
La Tunisie n’est pas le gendarme de la Méditerranée
Répondant à notre question sur le sujet de l’extradition des terroristes tunisiens, Riadh Sidaoui a fait savoir que les autorités tunisiennes et les autorités françaises collaborent ensemble en ce qui concerne ce sujet bien avant 2011. Il s’agit d’une collaboration entre les services secrets et les brigades antiterroristes. Ainsi, la visite officielle de Hichem Mechichi n’est qu’une continué d’une ancienne collaboration. « Mais il faut comprendre que la Tunisie n’est pas le gendarme de la Méditerranée ». Souligne-t-il. Il rappelle, également, que la France a refusé l’extradition de terroristes de nationalité française impliquée dans des affaires de terrorisme en Syrie. « Pourquoi, elle veut, donc, imposer à la Tunisie, ce qu’elle refuse de faire, surtout qu’il est question, parfois, de soupçonné de terrorisme ». S’indigne-t-il.
Quand les montagnes se transforment en bouclier pour les terroristes
Répondant à notre question sur l’acte terroriste contre le berger tunisien égorgé par des terroristes au Jebel Salloum, près de Hassi El Frid (Gouvernorat Kasserine), le spécialiste, malgré l’atrocité de l’acte terroriste ne manque pas de considérer que « le terrorisme en Tunisie a été vaincu ». Dans la même logique, il soutient que les forces de l’ordre tunisiennes maîtrisent le phénomène du terrorisme urbain et la preuve en est l’extermination des terroristes lors de l’attaque de Ben Guerdene.
Cependant, les terroristes qui utilisent les montagnes comme bouclier naturel bénéficient de l’avantage de la nature qui leur sert de cachette. « C’est difficile pour n’importe quel armée d’éradiquer tous les terroristes basés dans les montagnes. D’ailleurs, l’extermination des terroristes dans les montagnes algériennes n’étaient pas une tâche facile pour l’armée algérienne durant les décennies noire ». Considère-t-il
Un acte lâche contre un berger sans défense
Le berger était une proie facile pour les terroristes étant donné qu’il était isolé et sans protection. En plus les bergers sont toujours soupçonnés par les terroristes d’être un indicateur pour les forces de l’ordre.
« Les terroristes veulent dire par ce carnage qu’ils sont toujours là et que le terrorisme n’est pas fini en Tunisie ». Continue Riadh Sidaoui. Pour lui, c’est aussi, un message pour les habitants des montagnes. Ce message est le suivant : « Si vous collaborer avec les forces de l’ordre voici ce que vous attend ».
« Cet acte de terrorisme n’est pas une victoire pour les terroristes bien au contraire c’est une forme de bassesse qui réaffirme l’isolement des terroristes en Tunisie et qu’il ne bénéficie pas d’appui populaire ». Conclut-il.