La normalisation des relations entre le Maroc et l’Etat hébreux et la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental a contraint Alger à se rapprocher de Moscou afin d’équilibrer les rapports de force désormais en faveur de son voisin marocain.
« Il y a des manœuvres étrangères qui visent à déstabiliser l’Algérie. Il y a maintenant une volonté de l’entité sioniste de se rapprocher de nos frontières », a prévenu le Premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad. Et ce, dans la première réaction officielle de l’Algérie à la normalisation des relations du Maroc avec Israël. Un sujet devenu sans surprise le sujet principal de préoccupation au Maghreb et des autorités algériennes.
Craintes justifiées ?
Et pour cause. Avec cette nouvelle donne ayant chambardé le paysage géostratégique et les rapports de force dans la région du Grand Maghreb, Alger est désormais dans la crainte d’une collaboration militaire, sécuritaire et technologique entre le Maroc et Israël.
« Les Algériens ne sont pas naïfs. On savait que le Maroc est le pays de la région qui a les relations les plus avancées avec Israël. C’est un changement majeur ».
Partenariat stratégique avec les Russes
C’est dans ce contexte de déséquilibre des rapports de force entre les deux frères ennemis, et afin de contrer le nouvel axe Tel-Aviv-Rabat récemment constitué sous l’œil bien veillant de l’Administration américaine qu’Alger se tourne vers la Russie. Et ce, pour proposer à Moscou un partenariat stratégique avec notamment une demande d’accès illimité aux armes de pointe avec des lignes de crédits à long-terme qui permettraient à l’Algérie de payer ses achats militaires très onéreuses sans s’étouffer financièrement.
Toujours selon Maghreb-intelligence, Alger proposera également des exercices militaires conjoints avec l’armée Russe « Pour notre sécurité nationale et afin d’équilibrer les rapports de force, nous sommes mêmes prêts à ouvrir une base militaire russe sur notre territoire si les Marocains concèdent vraiment ce droit aux Américains auprès de nos frontières », confie un haut officier algérien sous l’anonymat à la même source.
Pour rappel, en 2004, le Maroc été désigné allié stratégique des Etats-Unis hors OTAN et se distingue comme étant l’unique pays africain à avoir conclu un accord de libre-échange avec les Etats-Unis.
Une dernière information : l’Algérie et le Maroc, à eux seuls, accaparent 61% des importations d’armes en Afrique. D’où la crainte justifiée d’un déclenchement d’une nouvelle « guerre des sables ». Pour cela, il suffit d’une étincelle pour embraser toute la région.