NJ Ayuk, président de la Chambre Africaine de l’Energie, a publié, le 4 janvier 2021, un article concernant le futur des énergies fossiles en Afrique. L’article a comme intitulé « Qu’arrive-t-il à l’industrie africaine de l’énergie si les prêteurs occidentaux ne financent plus les projets de combustibles fossiles? »
Le président de la chambre a rappelé l’intention de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) de supprimer progressivement le financement des énergies fossiles.
En effet, la BEI a annoncé, le 14 novembre 2019, qu’elle ne soutiendrait plus les projets d’exploitation de pétrole brut, de gaz naturel et de charbon. La banque a précisé qu’elle comptait entamer cette approche à partir du 1er janvier 2020. Cette décision reste, bien-évidemment, sujette à des exceptions. La BEI soutiendra les projets gaziers qui respectent un ensemble de conditions environnementales.
Le président de la chambre a estimé que cette décision est un événement historique. La BEI est « la première grande institution financière multilatérale à s’engager publiquement à abandonner les énergies fossiles au nom de la lutte contre le changement climatique », a-t-il affirmé.
Dans son article, NJ Ayuk a considéré que l’initiative de la BEI a été l’élément déclencheur d’une politique internationale uniforme. Il est revenu sur la déclaration du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, qui est survenue en octobre 2019. Ce dernier, s’adressant aux banques de développement publiques mondiales, les a appelées à suivre l’exemple de la BEI.
C’est ainsi que la locomotive a été lancée
Au cours du mois de novembre 2020, 450 institutions, y compris la Banque Africaine de Développement (BAD), ont choisi de prioritiser une politique verte. Et un groupe de prêteurs européen a interdit catégoriquement les prêts aux combustibles fossiles.
NJ Ayuk a, par la suite, mentionné la prise de position d’institutions du secteur privé. Il a cité à titre d’exemple la Barclays, HSBC et Morgan Stanley. Ces prêteurs avaient annoncé la mise en place de plans pour stopper les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2050. Le président de la chambre a aussi cité le Groupe Standard Bank d’Afrique du Sud. Wendy Robson, l’une des figures de la banque a déclaré: « Nous avons entamé une évaluation préliminaire des secteurs émetteurs dans notre portefeuille. Là où il y a des risques significatifs, nous développons des actions à court et à moyen termes pour gérer les risques ». Le seuil zéro de GES d’ici 2025 est aussi devenu l’objectif de certaines sociétés pétrolières (Royal Dutch, Shell…).
Le changement climatique : pas aussi bénéfique que cela!
NJ Ayuk a expressément critiqué l’approche climatique des institutions financières occidentales. Il s’est interrogé sur la situation des pays riches en gaz naturel.
« Le Mozambique, la Tanzanie, l’Afrique du Sud, le Nigéria, l’Algérie, la Guinée équatoriale, le Ghana, le Cameroun, le Sénégal et bien d’autres devraient refuser d’extraire une ressource qui pourrait être utilisée pour produire de l’électricité à moindre coût et de manière fiable pour les ménages et les entreprises » a-t-il écrit.
En effet, le président de la chambre a souligné l’importance du secteur des énergies fossiles. Selon lui, le développement du secteur permettra la création d’emplois et la favorisation de commerce. Il a ainsi considéré que le secteur des énergies renouvelables est moins fiable et plus coûteux. NJ Ayuk a estimé que les pays africains seront punis pour les émissions de GES des pays occidentaux. Par la suite, il a rappelé qu’un nombre de pays africains s’est investi dans la mise en place de réformes. Ces réformes visent à encourager les sociétés pétrolières internationales à investir dans leurs pays.
« Les économies africaines ont plus que jamais besoin de ces opportunités »
NJ Ayuk a affirmé que l’Afrique devrait avoir la possibilité d’utiliser son propre pétrole et gaz. Il a tenu compte du rôle de l’accord de libre-échange continental africain dans le développement du secteur de l’énergie fossile. Il a insisté sur le libre choix de l’Afrique sans pression des institutions occidentales. NJ Ayuk a considéré que l’Afrique ne fera pas face aux mêmes défis que ces institutions. Le continent, d’après l’avocat, n’a pas accès aux avantages et opportunités dont jouit l’occident.
Dans le même article, Ayuk a appelé les Africains à devenir plus visibles quant à l’avenir du secteur. Il a proposé une opposition à l’arrêt de financement des énergies fossiles. « Les producteurs africains devraient se défendre et plaider pour le développement de leurs propres ressources » a-t-il expliqué.
Enfin, le président de la chambre a mentionné la Chine comme option pour le secteur de l’énergie. Il a mis en avant la volonté de Pékin de s’investir et fournir une assistance financière et technique en Afrique. Néanmoins, il a exprimé sa préoccupation quant à la perspective de voir la Chine devenir la principale source de financement extérieur pour les projets africains de pétrole, de gaz et de production d’électricité.