Militant de la « nouvelle gauche », il fera de la formation professionnelle, secteur considéré un peu partout comme un refuge de ceux qui n’ont pas réussi à terminer leurs études secondaires ou à aller à l’université, un cursus vers lequel beaucoup souhaitent aller pour se construire un avenir.
Avec le décès de Moncer Rouissi, le 5 janvier 2021, la Tunisie perd un de ses brillants fils. Né à Degache (gouvernorat de Tozeur), en 1940, dans une famille de militants nationalistes, il a été d’abord un brillant universitaire et chercheur.
Université de Toulouse (Sud de la France) puis à Paris, Moncer Rouissi collectionne les diplômes. Tels que: une licence en sociologie, lettres et sciences sociales; un diplôme de démographie générale et d’expert-démographe; et un doctorat en sociologie. Avant d’intégrer à son retour, en 1966, le Centre des Etudes Economiques et Sociales.
A Toulouse comme à Paris, il est militant au sein de l’Union générale des Etudiants Tunisiens (UGET). En y exprimant une tendance que l’on pourrait appeler de la « gauche nouvelle », plus pragmatique, moins dogmatique, avec une prise sur le réel.
Au cours de sa carrière d’universitaire et de chercheur, il va accomplir des missions dans un certain nombre de pays. Dont le Maroc, où il fait la connaissance d’un certain Zine El Abidine Ben Ali entre 1980 et 1983, alors attaché militaire à l’ambassade de Tunisie à Rabat.
Il paraît pour la première sur la scène politique officiellement en 1987 comme conseiller de ce dernier à la présidence de la République. Son choix n’est pas inopportun: ce fort en thème, représente une sensibilité de gauche et est connu dans beaucoup de milieux pour son indépendance d’esprit et sa rationalité. Celle d’un chercheur qui a publié nombre d’articles scientifiques et collaboré à des missions sur le terrain. Une image qu’il gardera toute sa vie et il incarnera de réelles convictions
Un long parcours de serviteur de l’Etat
Il fera du reste un long parcours de serviteur de l’Etat: ministre, ambassadeur, membre de la Chambre des Conseillers et Président du Comité supérieur des droits de l’Homme et des libertés fondamentales.
De tous les postes qu’il a occupés, on retiendra peut-être et surtout son passage à la tête du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Un secteur de la vie nationale qu’il réussira à valoriser.
Considéré un peu partout comme un refuge de ceux qui n’ont pas réussi à terminer leurs études secondaires ou à aller à l’université, il fera de la formation professionnelle des filières vers lesquelles beaucoup aspirent aller, pour se construire un avenir.
Ouverture de nouvelles disciplines, dont certaines épousant les nouvelles technologies, réaménagement des centre de formation professionnelle, développement des formations en alternance avec un pays dans un centre de formation et un autre au sein de l’entreprise, passerelle pour l’enseignement supérieur (certaines personnes en formation peuvent devenir notamment ingénieurs), restructuration des diplômes en vue d’un meilleur accès à l’emploi, etc. Tout cela c’est en grande partie dû à Moncer Rouissi.
Toute la famille de Promedia veut, ici, présenter ses condoléances à la famille du défunt qui a marqué de son empreinte, à titres divers, l’histoire de son pays au cours des quarante dernières années.