Le SG de l’UGTT affirmait hier jeudi que le parti des destouriens n’a pas sa place à la table du Dialogue national. Abir Moussi rétorquait sur le champ que Taboubi « a rallié le camp des obscurantistes et des takfiristes; et ce en acceptant la participation du mouvement Ennahdha ». Cela promet!
« Nos responsables cachent la vérité au peuple, notamment la gravité de la situation économique du pays. En revanche, ils livrent les vrais chiffres lors des réunions tenues à huis clos avec les dirigeants de l’UGTT ». C’est ce que dévoilait hier jeudi Noureddine Taboubi, initiateur du Dialogue national.
« Il faut dire la vérité aux Tunisiens »
« Il est du devoir du chef du gouvernement Hichem Mechichi de faire preuve de franchise et de révéler la vérité au peuple tunisien. Car il est inadmissible de continuer à camoufler les données réelles. Ou de se contenter de les annoncer lors des réunions du bureau exécutif de l’UGTT ». Ainsi, déplorait-il encore sur les ondes de Mosaïque FM.
Alors, il revenait sur l’initiative de la centrale syndicale sur le Dialogue national. En soulignant que l’UGTT a proposé des idées. De même qu’elle a appelé les différentes parties à débattre pour trouver des solutions, afin de sortir de la crise actuelle.
Un Dialogue national pour des solutions « concrètes et efficaces »
En effet, l’initiative de l’UGTT, expliquait-il, s’articule autour de trois axes, politique, économique et social. Car, « il est temps de résoudre les problèmes qui pourrissent la vie des Tunisiens et qui plongent le pays dans un abîme de désespoir », poursuivait-il.
D’ailleurs, « il faut que les jeunes participent à la vie politique et qu’ils soient une force de proposition. Nous avons besoin d’une démocratie qui rassemble et qui aboutisse à des solutions concrètes et efficaces pour améliorer la vie des Tunisiens. C’est dans ce sens que l’UGTT prépare le terrain et la logistique pour mener ce dialogue qui sera annoncé par le chef de l’Etat », soulignait Noureddine Taboubi.
Pour ce qui est du président de la République qui chapeautera cette initiative, le patron de la centrale syndicale assurait qu’il n’y avait pas « d’ambiguïté sur sa position et sa perception de l’initiative de dialogue proposée ». Affirmant à l’occasion que l’UGTT adhère totalement à « un agenda national et aux valeurs de la République ».
« Avant que le toit ne nous tombe sur la tête »
En outre, il a tenu à rappeler lors de cette interview que l’UGTT « n’appelle pas à des élections anticipées; ni à un remaniement gouvernemental ». Car cela est du ressort des autorités législatives et exécutives.
« Nous ne sommes pas concernés par la tenue d’élections anticipées ou encore d’un éventuel remaniement; cela ne fait pas partie de nos prérogatives. Mais il sera question du code électoral et de la mise en place de la Cour constitutionnelle entre autres. La situation est urgente. Il faut arriver à réunir tout le monde autour de la même table avant que le toit ne nous tombe sur la tête ! », s’est-il exclamé.
Le clash de trop
Toutefois, ajoutait Taboubi, certains acteurs de la scène politique resteront à l’écart. « L’UGTT n’est pas au-dessus des critiques, si elles sont constructives et argumentées; mais refuse les campagnes de haine menées à son encontre ».
Et de marteler: « Pas de dialogue avec le parti destourien libre (PDL) ni avec la Coalition Al-Karama ».
Aussitôt, la présidente du Parti destourien libre, Abir Moussi, réagissait au quart de tour. En estimant que les dernières déclarations de Taboubi prouvent qu’il « a rallié le camp des obscurantistes et des takfiristes; en acceptant la participation du mouvement Ennahdha au Dialogue national ».
En outre, la députée destourienne annonçait, hier jeudi 7 janvier, qu’elle refuse l’initiative du Dialogue national proposée par l’UGTT et soutenue par la Présidence de la République.
« Le pays n’a pas besoin de dialogues nationaux stériles et inutiles mais plutôt de réformes et de réalisations », ajoute-t-elle.
« Le gouvernement sait ce qu’il doit faire et dispose de tous les leviers nécessaires pour travailler; mais il a les mains liées par « les marchés et les consensus ». Il n’y a aucune volonté politique de réforme », concluait-elle.
Cela commence bien. Le Dialogue national semble démarrer sur les chapeaux de roues.