Il est fortement probable que le chef du gouvernement Hichem Mechichi procède, dans les jours qui viennent, à un remaniement ministériel partiel. Et ce, notamment en raison de la vacance du ministère de l’Intérieur. Un département stratégique de la plus haute importance, difficile à gérer par intérim.
On ne parle plus d’imminence du remaniement ministériel, mais plutôt de sa date. Il se situera probablement dans les jours qui viennent, de l’avis des observateurs de la scène politique en Tunisie.
En effet, le locataire du palais de la Kasbah s’apprête à mettre les dernières touches à la liste des personnalités ministrables; dans laquelle les ministres supposés proches de la présidence de la République seraient mis à l’écart. A l’instar de l’ex-ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, démis brutalement de ses fonctions le 5 janvier courant. Et ce, pour une mystérieuse « tentative de perturbation et d’infiltration de l’institution sécuritaire ».
Rumeurs sur un remaniement ministériel
En outre, les rumeurs sur un prochain remaniement ministériel bruissent depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. Attribuant à titre d’exemple le ministère de l’Environnement et Affaires locales à Chiheb Ben Ahmed, le ministère de l’Emploi à Rached Ben Romdhane. De même que celui de la Culture à l’acteur Fathi Haddaoui et la Santé au directeur de l’Institut Pasteur à Hachemi Louzir. On parle même de Ridha Ben Mosbeh à la tête du ministère des Mines et Energie et de Khaled Kaddour à la tête du ministère du Développement et de l’Investissement. Evidemment ces fuites ne reposent sur aucune source digne de foi.
Le feu vert de Ghannouchi
Pour rappel, le président de l’ARP et chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, estime qu’il est nécessaire « d’opérer un remaniement ministériel. Pour améliorer les performances du gouvernement et sa gouvernance. Et ce, que ce soit à travers un remaniement politique ou d’une autre nature ».
Mais, un remaniement « reste du ressort du chef du gouvernement », s’empressait-il d’ajouter, lors d’un colloque organisé samedi 9 janvier au Parlement.
« Un remaniement inutile »
Pour sa part, le président du groupe Tahya Tounès, Mustapha Ben Ahmed jugeait « inutile d’opérer un remaniement ministériel. Et ce, dans un contexte politique tendu marqué par la discorde entre les pouvoirs. Afin d’éviter une aggravation de la situation, le remaniement doit être décidé avec des objectifs clairs et une stratégie approuvée par tous les acteurs politiques ». C’est ce qu’il préconisait, dans une déclaration samedi 9 janvier.
Ainsi, le député affirmait « l’avoir déconseillé au chef du gouvernement, l’appelant à ne pas se précipiter ».
Pour rappel, Ben Ahmed était partie d’une séance de travail entre le chef du gouvernement et des représentants de partis politiques; ainsi que de groupes parlementaires soutenant le gouvernement.
Un intérim ingérable
Reste à savoir si le remaniement qui serait opéré par Hichem Mechichi sera partiel. Et s’il ne touchera que les ministères déjà vacants, dont le plus important est évidemment celui de l’Intérieur.
Car, il s’agit d’un ministère stratégique et régalien pratiquement impossible à gérer à distance et par intérim. Et ce, en raison: de la situation sécuritaire tendue; des risques terroristes; de la montée de la violence urbaine; et de recrudescence des mouvements protestataires dans les régions. Une situation qui nécessite une mobilisation totale et un engagement à plein temps.