Pendant les dix dernières années, le groupe Promédia, avec ses différents supports, L’Economiste maghrébin et Le Manager, n’a cessé de couvrir l’actualité du pays. En étant notamment une force de proposition.
« La Tunisie doit, à l’heure qu’il est, se garder de tout angélisme révolutionnaire qui confine au laxisme. La vigilance s’impose. Le sens de la responsabilité doit prévaloir ».
Voici ce qu’écrivait notre directeur Hédi Mechri, dans l’éditorial du numéro 542, du 26 janvier 2011, qui a suivi la révolution du 14 janvier 2011. Des propos qui sont, force de le constater, de toute actualité. Ainsi, dix ans après le déclenchement de la révolution tunisienne, la vigilance s’impose quant au vécu d’un événement qui ne nous a pas fait sortir, comme on dit si bien, de l’auberge.
Et si la couverture de ce numéro 542 est illustrée par la photographie, icône parmi d’autres de la révolution en Tunisie, d’un jeune homme porté par la foule qui soulève une cage d’oiseau avec le titre suivant : « Ce que peut le peuple », un des titres placés dans la couverture parle déjà de « Transition démocratique et de défis économiques ».
Et un peu plus loin, sous la plume toujours de notre directeur : « Nous avons besoin, avant qu’il ne soit trop tard, d’un nouvel élan national pour remettre à l’endroit ce qui était de travers et pousser au maximum les feux de la croissance et d’une répartition juste et équitable ».
Dans ce même numéro, l’Économiste Maghrébin donne la parole à quatre acteurs de la vie économique, Abdejellil Bedoui, Mehdi Taje, Moez Labidi et Nourreddine Haji.
Dans le numéro suivant (543), Hédi Mechri persiste et signe en affirmant que « le poids de la charge gouvernementale est énorme, et il ne sera pas facile de mener, dans le tumulte post-dictature, la barque tunisienne chargée de tant de frustrations ».
Avant d’ajouter : « Il sera difficile de tenir le cap dans la tempête des revendications régionales et catégories qui explosent de partout sans un sursaut national, sans la nécessaire prise de conscience collective qu’on ne peut avoir tout et tout de suite ».
« Agir »
Des propos prémonitoires qui continuent là aussi d’être de toute actualité. Ils le sont davantage lorsqu’on lit ce que notre directeur écrit dans le numéro 544 commentant sous le titre « Agir » : « Nous voulons que l’économie nationale soit vite de retour. Nous avons besoin de cela pour nous rassurer et rehausser notre image à l’international. Ce qu’il nous faut dans l’immédiat, ce que nous attendons de l’actuel gouvernement, c’est un geste franc et massif qui de rétablir la confiance ».
Combien hier ressemble beaucoup à aujourd’hui. Celui qui lit les mots qui précèdent a l’impression que rien n’a beaucoup effectivement changé dans notre pays. Autant dire que nous sommes au même point. C’est dire aussi que la lecture que nous avons fait toujours des faits était la bonne.
Et si évidemment, notre suivi de l’actualité du moment au cours des dix dernières années a été constant et mûrement réfléchi, il a été accompagné de propositions pour renverser la vapeur et apporter au pays les solutions qui s’imposent. Ainsi, nous avons proposé, très tôt, concernant le développement régional et le déséquilibre qu’il connaît, d’aller au plus vite sur la voie de la création d’un fonds qui puissent apporter dans un sursaut solidaire les solutions qui s’imposent.
Nous avons alerté sur tout l’intérêt de favoriser la création d’un fonds d’investissement auquel participent les entreprises pour financer la création de projets structurants pouvant bénéficier d’apports importants de la part d’autres acteurs comme l’État, la société civile et évidemment les donateurs qui le peuvent comme les banques et autres sociétés
d’investissement.
Une vision qui ne peut que, outre le fait d’initier des projets, de responsabiliser davantage les jeunes à la recherche d’emplois, de leur ouvrir de réelles perspectives d’emploi et d’engager un effet multiplicateur au niveau des régions et faire baisser la tension sociale.
Dans cette quête en vue d’apporter des solutions au vécu combien difficile dans le pays après le 14 janvier 2011, l’Économiste Maghrébin n’a cessé de donner la parole à tous.
N’excluant personne à un débat bien nécessaire et partant du principe que personne ne peut avoir le monopole des remèdes à apporter. Tous les acteurs du spectre politique, économique et social ont eu ainsi le droit d’exprimer des idées et des opinions.
Et aucune thématique n’a été oubliée : le modèle économique, le développement régional, les équilibres financiers, les caisses sociales, le système financier, la capitalisation des banques, la recomposition du marché des assurances, la revalorisation des investissements, la révision du système de tout le dispositif fiscal,…Sans oublier le paysage politique et ses recompositions incessantes et ses élections à n’en pas finir et les déceptions qu’elles ont charriées tout au long des dix dernières années.
Instant privilégié du débat ouvert, à cette occasion, les Forums de l’Économiste maghrébin n’ont pas du tout manqué à l’appel réunissant tout ce que la Tunisie compte comme officiels, acteurs de la vie politique, économique et sociale, représentants diplomatiques et d’organisations internationales et régionales, d’ONG, d’universitaires, de consultants,… Recueillant les avis et les solutions pour des sujets aussi différents que « le nouvel ordre commercial international», « le système financier tunisien », « le multilatéralisme » ou encore l’innovation », « l’agriculture » et bien d’autres thématiques. Des sujets évoqués à l’heure d’un monde en mutation profonde.
Des éclairages certains
Un apport qui a eu, entre autres, pour réceptacle les dossiers thématiques et les numéros spéciaux (Classement des Premières entreprises et finances notamment) apportant des éclairages certains.
Notre version électronique a apporté, pour sa part, son lot de nouvelles, de commentaires et d’explications à une actualité en Tunisie qui n’a pas manqué souvent d’occuper les esprits.
Avec toujours une ouverture de plus en plus grande aux thématiques qui intéressent nos lecteurs et annonceurs. Fonctionnant comme un vrai quotidien de tous les instants, le site de l’Économiste maghrébin a épié les moments forts de la Tunisie et du monde dans son ensemble. Apportant son intérêt à la vie économique et ses difficultés, mais aussi à la vie politique du pays qui n’a pas manqué de mordant.
Le site, en mutation constante, s’est, par ailleurs, enrichi de nouvelles rubriques. Comme la culture et le sport. Ainsi, notre couverture du Championnat national de football et des participations tunisiennes aux compétitions africaines et mondiales, comme la Coupe du monde de football 2018, qui a été couverte de bout en bout.
D’un apport certain au débat économique national, le mensuel de notre groupe Promedia, Le Manager, qui s’est doté d’un journal électronique, a été, lui aussi au centre de nos engagements apportées au cours de la dernière décennie. Destiné en priorité, comme son nom l’indique au management, il s’est métamorphosé pour donner vie à de nouveaux contenus au service des attentes de nos annonceurs et lecteurs.
Nous ne pouvons terminer cette évocation de ce que nous avons tenté de réussir au cours de la longue décennie de la révolution en Tunisie sans dire un grand merci à tous ceux qui ont cru en nous et nous ont prêté comme on dit main forte : nos annonceurs et nos lecteurs et tous ceux qui nous ont honoré de leurs présences à nos Forums ou qui ont bien voulu répondre aux demandes d’information dans nos différents supports.