Invité sur les ondes de Mosaïque fm, Mohamed Ghariani, le conseiller en charge du dossier de réconciliation auprès du président de l’ARP et le tout dernier secrétaire général du RCD sous le régime de Ben Ali a dressé un état des lieux du paysage politique.
Mohamed Ghariani est revenu sur les dix ans de la révolution. Il estime qu’il y a eu du positif suivi d’un processus du transition démocratique. Mais qui, malheureusement, a encore du chemin à faire.
Toutefois, il reproche l’absence de la transition économique qui n’a malheureusement pas eu lieu. Et par dessus tout, pour réussir cette transition, il faut une stabilité politique, selon ses dires. D’ailleurs, il est revenu sur la loi électorale qui a montré ses limites. Et ce, par l’entrave du processus de la bonne gouvernance. Et par conséquent, la gestion des affaires de l’Etat qui a conduit à un blocage de gouvernance.
Le processus démocratique n’existait pas sous l’ère de Ben Ali
Par ailleurs, interrogé sur la situation des Tunisiens et si elle serait bien meilleure sous Ben Ali, Mohamed Ghariani a souligné qu’il ne partage pas cet avis. Car il estime que le pays durant cette période avait besoin de changement.
Et de poursuivre: » Même si l’ancien régime atteignait des taux de croissance respectables, en ayant le meilleur niveau de vie, cela n’empêche que le processus démocratique n’existait pas encore ».
Évoquant le régime semi-parlementaire, Mohamed Ghariani félicite ce processus même si pour lui « le président de la République est en train d’outrepasser ses prérogatives ».
Sur un autre volet, sa collaboration avec le président du Parlement Rached Ghannouchi, Mohamed Ghariani souligne: « J’ai vu en Rached Ghannouchi une personne sincère. D’ailleurs, il veut à tout prix instaurer le processus de la réconciliation. Et quoiqu’il advienne, symboliquement, nous représentons une partie de cet ancien régime. Et il faut arriver à une réconciliation avec le passé. Et j’ajouterai que le mouvement Ennahdha est un parti politique reconnu dans le pays. Et cela ne veut pas dire que je suis à l’ordre du jour de Rached Ghannouchi. Mais seulement, quelqu’un qui veut mettre en place le processus de réconciliation. Contrairement à Sihem Ben Sedrine, la présidente de l’instance vérité et dignité, qui a échoué à tous les niveaux ».
Autre élément soulevé, la famille destourienne et les affrontements avec Abir Moussi, la présidente du Parti Destourien Libre, l’ancien secrétaire général du RCD indique: « Abir Moussi n’est pas la solution. D’ailleurs, elle exprime des pensées effrayantes même au sein de sa famille destourienne ».